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Depuis quinze ans, la princesse qatarie règne sur l’art dans son pays. Le 28 mars, elle inaugurera le monumental Musée national de la pétromonarchie conçu par Jean Nouvel.
La sœur du jeune émir du Qatar, Tamim Al-Thani, est à la tête de Qatar Museums, regroupant les principaux musées, et de la Qatar Foundation, consacrée à l’éducation.
Reine des musées
Rien n’est trop beau pour l’une des vingt-quatre enfants de l’ex-émir du Qatar Hamad Ben Khalifa Al-Thani. Née en 1982, la jeune femme étudie les sciences politiques à Paris, où elle a comme tuteur Dominique de Villepin, puis aux Etats-Unis. En 2005, elle est encore étudiante lorsque son père la propulse à la tête de l’autorité des musées du Qatar, pour remplacer son cousin, accusé d’avoir détourné des fonds publics pour enrichir sa collection privée. Avec sa mère, Cheikha Mozah, elle devient le visage humain de la pétromonarchie.
Acheteuse prodigue
Elle a à peine 30 ans, quand, en 2013, le magazine britannique Art Review la place au premier rang des personnalités les plus influentes du monde de l’art. Il faut dire qu’elle aurait dépensé un milliard de dollars en œuvres d’art en un an pour le compte de son pays. Selon Forbes, c’est elle qui a orchestré plusieurs achats fastueux, notamment Les Joueurs de cartes, de Cézanne, pour 250 millions de dollars et un tableau de Gauguin, en 2015, pour 210 millions de dollars.
Amatrice d’art contemporain
Plutôt que se concentrer sur l’art islamique ou l’art moderne arabe, Cheikha Al-Mayassa façonne la politique culturelle selon ses goûts, portés sur l’art contemporain occidental. Certaines des expositions qu’elle supervise font scandale. Les sculptures géantes de Damien Hirst représentant des fœtus sont cachées en 2013 sous des bâches, avant d’être finalement dévoilées en 2018. Celle d’Adel Abdessemed immortalisant le coup de tête de Zidane à Materazzi sera démontée à la demande du footballeur.
Priée de se refréner
Aujourd’hui, cette mère de famille a un peu moins de pouvoir et de ressources. Nouveau monarque depuis 2013, son frère Cheikh Tamim a fermé les robinets après la dégringolade des prix du pétrole en 2014. Les projets fonctionnent au ralenti, y compris au Musée national du Qatar dont l’ouverture était initialement prévue en 2016. L’idée est aussi de revenir aux fondamentaux de l’identité qatarie, loin du glamour occidental.
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