Au Portugal, un projet de musée sur la dictature de Salazar fait polémique

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Un texte voté par le Parlement portugais qualifie l’idée, portée par le maire de la ville natale du dictateur, d’« affront à la démocratie ».

Par Publié aujourd’hui à 05h00

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L’ancien dictateur portugais Antonio de Oliveira Salazar.
L’ancien dictateur portugais Antonio de Oliveira Salazar. AFP

La vie des idées. Quarante-cinq ans après la révolution des œillets, qui a mis fin à plus de cinquante ans de dictature, une controverse réveille, au Portugal, de vieux fantômes qui pouvaient sembler enfouis. En août, le maire de la ville natale d’Antonio Salazar (1889-1970) a en effet annoncé qu’il voulait construire, près de la maison du dictateur et à quatre kilomètres du cimetière où il est enterré, un « centre d’étude et d’interprétation de l’Etat nouveau ». Lorsque Leonel Gouveia, l’élu socialiste de Santa Comba Dao, une ville de 11 000 habitants située au nord du Portugal, a annoncé son projet, il a insisté sur le fait que ce lieu ne serait pas « un musée pour encenser ou diaboliser la figure de l’homme d’Etat », ni un « sanctuaire destiné aux nationalistes ». « Il s’agira d’un lieu d’étude destiné à analyser avec rigueur cette période historique, apprendre des erreurs et regarder vers l’avenir. »

Malgré les bonnes intentions proclamées par l’édile, l’idée de bâtir un musée sur Salazar et l’Etat nouveau ne passe pas – même si un certain nombre d’habitants du village ont adhéré au projet, y voyant l’occasion de doper le tourisme et de revitaliser l’économie locale dans une commune oubliée de l’intérieur. Beaucoup de Portugais y voient en effet une manœuvre opportuniste. Les historiens se sont ainsi montrés très critiques : certains ont critiqué l’emploi du mot « homme d’Etat » plutôt que « dictateur », d’autres se sont étonnés de la référence à l’idée de ne pas le « diaboliser », d’autres encore ont souligné l’incongruité, si le but est scientifique, d’y exposer des objets personnels ayant appartenu au dictateur.

« Blanchiment du régime »

Près de 200 anciens prisonniers politiques ont, de leur côté, signé un manifeste contre cet « instrument au service du blanchiment du régime fasciste » de Salazar. Quelque six milles Portugais ont, eux aussi, signé une lettre ouverte allant dans le même sens. Enfin, le 11 septembre, le Parlement portugais, à la demande du parti communiste, a adopté une déclaration symbolique condamnant la création d’un « musée dédié à la mémoire du dictateur Antonio de Oliveira Salazar ». Adopté grâce au vote des partis de gauche et à l’abstention de la droite, ce texte considère que ce projet de musée est un « affront à la démocratie et aux valeurs démocratiques consacrées dans la Constitution de la République » ainsi qu’un « délit contre la mémoire des victimes de la dictature ».

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