Au Pérou, une paysanne oppose aux intérêts miniers son droit à vivre sur ses terres

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Confrontée à des tentatives répétées d’intimidation dans sa région d’origine, Maxima Acuña pourrait voir son cas examiné par la justice des Etats-Unis, où siège la compagnie minière.

Par Amanda Chaparro Publié aujourd’hui à 17h58

Temps de Lecture 4 min.

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Maxima Acuña de Chaupe, en 2014 à Cajamarca, au Pérou.
Maxima Acuña de Chaupe, en 2014 à Cajamarca, au Pérou. HO / AFP

Au Pérou, Maxima Acuña de Chaupe est devenue un symbole. Celui de la résistance d’une paysanne face à un géant minier. Depuis 2011, Maxima Acuña défend le droit de vivre sur ses terres, et s’oppose à l’un des plus grands projets de mine d’or et de cuivre du continent, Conga, au nord du Pérou. Prix Goldman de l’environnement en 2016, cette mère de famille a décidé de porter son cas devant les tribunaux américains. Elle accuse l’entreprise minière Yanacocha, contrôlée par l’américaine Newmont, d’agressions répétées et de harcèlement, en vue de l’exproprier.

Le 20 mars, la Cour d’appel du Delaware (siège de la compagnie), a annulé un jugement qui renvoyait le dossier devant les tribunaux péruviens. Le cas de Maxima Acuña pourrait donc bien être jugé aux Etats-Unis. « C’est un très bon signal », se félicite Marissa Vahlsing, avocate de EarthRights International, représentants légaux de Mme Acuña aux Etats-Unis. « Nous avons prouvé que la justice péruvienne était corrompue et qu’un procès juste ne pourrait avoir lieu au Pérou », explique-t-elle.

Douze plaintes classées sans suite

Douze plaintes pour agressions ont en effet été déposées au Pérou et « toutes ont été classées sans suite », relate Mirtha Vasquez, l’avocate de Maxima Acuña dans le pays andin. « Si un procès devait avoir lieu aux Etats-Unis, cela enverrait un message important, ajoute Marissa Vahlsing, celui que les entreprises doivent rendre des comptes là où réside leur maison mère. » De son côté, Newmont minimise la portée de la décision de justice et rappelle dans un communiqué que le procès n’est pas entamé puisqu’« un tribunal fédéral doit encore se prononcer ».

L’histoire se déroule pourtant à plus de 5 000 kilomètres du Delaware, dans la région montagneuse de Cajamarca, à quelque 4 000 mètres d’altitude, où Maxima Acuña vit avec sa famille, de l’élevage et de ses cultures. Depuis 2011, cette femme de presque 50 ans aurait subi menaces et harcèlement systématiques de l’entreprise, via son personnel de sécurité et des policiers engagés par la compagnie. « Elle et des membres de sa famille ont été agressés, ses troupeaux attaqués, sa maison détruite », sans que les responsables de ces méfaits n’aient pu être identifiés, raconte Mirtha Vasquez au nom de Maxima Acuña, qui ne souhaite plus s’exprimer après avoir été très exposée médiatiquement. Selon l’avocate, la paysanne vit toujours dans un « état constant de menaces ».

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