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Après la Colombie, le pays est la deuxième destination des migrants fuyant le régime de Nicolas Maduro.
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Roman Barreto s’estime chanceux. Arrivé il y a un peu plus de deux ans au Pérou, ce médecin pédiatre enseigne aujourd’hui comme professeur de médecine dans une grande université péruvienne. « Par chance, il y avait un poste vacant et ils cherchaient du personnel », se réjouit-il. Berlina Morillo, elle, n’a eu pas cette chance. Infirmière de 53 ans, elle vend des pâtisseries dans un centre commercial : « J’ai quatre diplômes et je dois payer des frais pour obtenir leur reconnaissance administrative. Je n’en ai pas les moyens », déplore-t-elle, la voix lasse. Bien que les frais aient baissé de moitié récemment, cela reste un coût difficile à assumer : environ 87 euros, quand le salaire moyen des Vénézuéliens est de 220 euros. Comme beaucoup d’autres de ses compatriotes, Berlina doit vivre de petits boulots informels.
Roman et Berlina sont les deux visages de la migration vénézuélienne, qui atteint plus de 700 000 personnes au Pérou, faisant de ce pays le deuxième pays d’accueil après la Colombie. Forte de 9,5 millions d’habitants, Lima, la capitale, en accueille plus de 88 %.
L’aboutissement d’un long voyage, le plus souvent par voie terrestre. Il faut environ six jours pour traverser la Colombie, l’Equateur, puis longer le millier de kilomètres de côtes péruviennes avant d’atteindre la capitale, en bordure du Pacifique. Pour certains, faute de moyens, ce trajet dure près d’un mois.
« Une opportunité pour les Péruviens et les Vénézuéliens »
Selon l’Organisation internationale des migrations, l’immense majorité des migrants vénézuéliens au Pérou ont entre 18 et 35 ans. Surtout, fait significatif, plus de 50 % sont diplômés de l’enseignement supérieur ou technique. « Une opportunité pour le Pérou, les Péruviens et les Vénézuéliens », veut croire Oscar Perez, président de l’ONG Union Venezolana en Peru (« Union vénézuélienne au Perou »).
Le Pérou manque de personnel qualifié dans certains secteurs, comme l’éducation ou la santé, en particulier dans les zones rurales des Andes ou d’Amazonie
Traits tirés par la fatigue, front dégarni, cet ancien député vénézuélien réfugié au Pérou il y a dix ans se bat pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. Il dresse un constat : le Pérou manque de personnel qualifié dans certains secteurs, comme l’éducation ou la santé, en particulier dans les zones rurales des Andes ou d’Amazonie. « Il y a des zones reculées où les médecins ne se rendent que tous les 15 jours au centre médical », explique-t-il. D’après les chiffres du ministère de la santé, il manquerait plus de 16 000 médecins. Or, selon la responsable du bureau des migrations péruvien, Roxana del Aguila, « près de 20 000 professeurs hautement qualifiés, 3 200 médecins (…) et 26 000 ingénieurs pourraient contribuer au développement de l’économie péruvienne ». Oscar Perez a créé un registre de volontaires pour partir dans les provinces du pays. En deux semaines, plus de 33 000 personnes s’y sont inscrites.
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