Au nord-est de la Syrie, la normalisation sous patronage russe n’évite pas les accrochages

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Conformément à l’accord entre Moscou et Ankara, les forces kurdes ont achevé leur retrait, mardi. Mais des affrontements ont opposé l’armée turque aux forces de Damas, causant la mort de six soldats syriens.

Par et Publié aujourd’hui à 05h34, mis à jour à 05h50

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Patrouille de la police militaire russe accompagnée par les forces de sécurité intérieure kurdes, à Derbassiyé (Syrie), le 29 octobre.
Patrouille de la police militaire russe accompagnée par les forces de sécurité intérieure kurdes, à Derbassiyé (Syrie), le 29 octobre. LAURENCE GEAI POUR « LE MONDE »

L’officier de la police militaire russe a l’air préoccupé. Dans l’habitacle de son tout-terrain blindé, portière ouverte, sa voix s’agace au téléphone. Le convoi de trois véhicules qui comprend un autre blindé léger et un transport de troupes, drapeau russe dans le vent d’automne s’est arrêté dans une rue de la petite ville kurde de Derbassiyé.

Cette localité que les pluies de la nuit passée ont recouverte de boue et dont l’offensive menée par Ankara, lancée dans le nord du pays, a privé d’une partie de ses habitants, abrite un poste frontière avec la Turquie.

Au bout de la rue où les militaires russes se sont arrêtés, au-dessus du no man’s land, flotte le rouge ample du drapeau turc. On distingue là-bas, à quelques centaines de mètres, des silhouettes grises et vertes, tendues sur leurs armes, des soldats de l’armée turque.

En face de la petite ville kurde de Derbassiyé, la Turquie. Des soldats turcs sont en position.
En face de la petite ville kurde de Derbassiyé, la Turquie. Des soldats turcs sont en position. LAURENCE GEAI POUR « LE MONDE »

Quelques membres des forces de sécurité intérieure kurdes accompagnent le convoi, semblant tout ignorer de sa destination finale.

« Les Russes nous ont ramené la paix »

La présence des véhicules russes attire des habitants de la petite ville kurde qui vivent dans l’angoisse d’une reprise des combats. « Cela fait des semaines qu’on ne pouvait plus approcher de ce quartier sans se faire tirer dessus par des snipers turcs ! Les Russes nous ont ramené la paix, on est vraiment rassuré de les voir ici ! », confie dans un sourire un jeune trentenaire kurde, gérant d’un bureau de change, bras dessus bras dessous avec un ami.

Leur fait-il plus confiance qu’aux Américains ? « Tout ça nous dépasse. Le principal c’est que les Turcs ne tirent plus ! » Dans le nord de la Syrie, un jour de paix, c’est toujours ça de pris. A chaque jour suffit sa peine.

Le délai imparti aux forces kurdes syriennes pour quitter les zones frontalières sous peine d’une reprise de l’offensive, tel qu’il a été prévu le 22 octobre par les accords de Sotchi entre la Russie et la Turquie, a expiré. La police militaire russe, qui a été renforcée mardi dans le nord-est de la Syrie par de nouveaux contingents tchétchènes, patrouille désormais sur la frontière dont les environs sont aussi ponctués de nouveaux postes de l’armée syrienne.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Syrie : Vladimir Poutine se porte garant du retrait des forces kurdes à la frontière turque

Le long de la route qui relie les localités limitrophes de la Turquie, au sud du mur de béton érigé par Ankara entre les deux pays, le drapeau du régime de Damas a fait son retour après plus de sept années d’absence.

Mais au poste frontière vers lequel le convoi russe a repris son parcours, les drapeaux du mouvement kurde, les portraits de son chef emprisonné en Turquie, Abdullah Öcalan, sont toujours là. L’officier de la police militaire est accompagné de ses hommes, qui se parlent entre eux en tchétchène, et des membres des forces kurdes de sécurité, foulards à fleurs autour du cou.

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