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Vingt villageois ont été tués alors qu’ils assistaient à des funérailles et des dizaines d’autres lors de la poursuite qui s’en est suivie contre les assaillants.
Une attaque du groupe djihadiste nigérian Boko Haram, samedi, contre des participants à une cérémonie de funérailles, dans le nord-est du Nigeria, a fait 65 morts, soit près de trois fois plus qu’annoncé dans un premier bilan, a déclaré, dimanche 28 juillet, un responsable local.
Des dizaines de cadavres supplémentaires ont été découverts après l’attaque par des hommes armés d’un village proche de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno. « Il y a 65 morts et 10 blessés », a déclaré le chef du gouvernement local, Muhammed Bulama. Plus de 20 personnes sont mortes dans l’attaque contre les participants rassemblés pour la cérémonie de funérailles et des dizaines d’autres ont été tuées alors qu’elles tentaient de poursuivre les djihadistes, a-t-il précisé.
Le dirigeant d’une milice locale anti-Boko Haram a confirmé ce bilan, tout en faisant un récit légèrement différent de l’attaque. Vingt-trois personnes ont été tuées alors qu’elles revenaient des funérailles et « les 42 autres ont été tuées quand elles ont poursuivi les terroristes », a déclaré Bunu Bukar Mustapha à l’AFP.
Des journalistes de l’AFP sur place ont vu des maisons incendiées lors de l’attaque. Des proches rassemblaient les corps des personnes tuées en vue de leur enterrement.
Selon M. Bulama, l’attaque de samedi est une opération de représailles contre le meurtre d’onze combattants du groupe et la saisie de dix fusils automatiques par des habitants il y a deux semaines, lorsque Boko Haram s’était approché de leur village.
Groupes d’autodéfense
Boko Haram est actif dans le district de Nganzai, où il mène régulièrement des raids contre les villages. En septembre 2018, le groupe avait tué huit personnes et volé du bétail dans deux villages de cette zone alors que les habitants essayaient de l’empêcher de voler leurs animaux.
L’insurrection de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria et sa répression ont fait plus de 27 000 morts et plus de 2 millions de déplacés en dix années.
Depuis 2016, le groupe connaît des divisions internes. La faction loyale au dirigeant historique Abubakar Shekau cible surtout les civils, tandis que celle affiliée au groupe Etat islamique, l’ISWAP (Etat islamique en Afrique de l’Ouest), vise sutout l’armée.
En juin, 30 personnes ont été tuées dans un triple attentat-suicide contre des supporters de football à Konduga, à 38 km de Maiduguri. L’attaque portait la marque de la faction de Shekau. Jeudi soir, le groupe a attaqué un camp de déplacés près de Maiduguri, tuant deux personnes et volant de la nourriture, après avoir incendié une base militaire située à proximité.
Les habitants forment de plus en plus des groupes d’autodéfense pour se protéger. Les miliciens et les chasseurs locaux ont pris les armes pour assurer la protection des habitants qui se plaignent des insuffisances de l’armée.
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