au Nicaragua, les violences se multiplient contre les Indigènes

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Des représentants d’une communauté indigène lors d’une conférence de presse dénonçant les assassinats, le 14 avril à Managua.
Des représentants d’une communauté indigène lors d’une conférence de presse dénonçant les assassinats, le 14 avril à Managua. Jorge Torres / EFE / Maxppp

La dernière attaque connue remonte au 26 mars. Ce jour-là, deux membres d’une communauté indigène mayangna installée sur le territoire tuahka, dans le nord-est du Nicaragua, dans la réserve biosphère Bosawas, la plus grande forêt tropicale d’Amérique après l’Amazonie, sont abattus au cours d’un raid surprise de colons et d’éleveurs de bétail. Le lendemain, un jeune homme du peuple miskito et un autre Mayangna tombent à leur tour sous les balles. Le 16 février, c’était une adolescente miskito qui était sévèrement touchée d’un tir à la tête. Et le 29 janvier, un groupe de plus de quatre-vingt hommes en armes achevaient quatre Alal dans leur communauté située à quelques kilomètres de là. Une liste macabre à laquelle est encore venue s’ajouter une dizaine de disparus après l’attaque.

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Les violences n’ont cessé de se multiplier ces dernières années contre les communautés indigènes au Nicaragua, du fait des invasions des « colons » hispanophones à la recherche de terres fertiles à vil prix, riches aussi en bois tropicaux et en or. Mais elles se sont largement accrues ces derniers mois, en pleine crise du Covid-19. Le nombre d’assassinats a quasi doublé par rapport aux années précédentes. « La pandémie agit comme un écran de fumée, s’inquiète Lottie Cunningham, avocate et fondatrice du Centre pour la justice et les droits de l’homme de la côte Atlantique nicaraguayenne (Cejudhcan). Comme si le gouvernement et les autorités locales, qui soutiennent en sous-main les colons, cherchaient à profiter du virus pour masquer les invasions des terres indigènes dont l’accélération devient dramatique. »

Depuis 2015, des dizaines d’indigènes ont été tués, d’autres blessés ou enlevés. Des milliers de personnes ont dû fuir leurs terres pour venir grossir les quartiers pauvres et miséreux des villes alentours. Sur les douze communautés indigènes (le pays en compte 304), placées sous la protection de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, 1 002 Indiens ont dû quitter leur habitat et abandonner plus de 32 000 hectares à l’élevage extensif. Rien que dans la région des Mayangna, précise l’avocate, on compte aujourd’hui plus de 1 500 familles de colons.

« Une double peur »

« La peur est omniprésente, dit Anuradha Mittal, directrice de l’Oakland Institute, un think tank californien qui vient de rendre publique, mercredi 29 avril, une enquête fouillée sur les violences contre les indigènes, intitulée « La révolution ratée du Nicaragua ». Une double peur, même, celle de la violence des colons et celle du virus, dont ils ne savent que très peu de choses en raison de l’absence d’information et des messages confus du gouvernement. »

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