au Nicaragua, la répression s’abat sur les médecins qui dénoncent l’inaction du régime

0
84

[ad_1]

Enterrement express, de nuit, à Managua, le 8 juin. Ces enterrements, sans cérémonie, sans témoin, permettraient au gouvernement de cacher le nombre réel de morts.

« Voici ma lettre de licenciement, et il n’y figure aucune raison valable ! De toute ma vie professionnelle, je n’ai jamais eu ne serait-ce qu’un avertissement. » Maria Nela Escoto Lopez, anesthésiste de l’hôpital Lenin-Fonseca, à Managua, s’étrangle d’indignation sur une vidéo publiée mardi 9 juin sur les réseaux sociaux, après avoir appris son renvoi du jour au lendemain. « Je fais partie de ces personnes qui ont donné de la voix et qui ont réclamé ce qui est juste », continue-t-elle, masquée et en blouse blanche.

Alors que la situation sanitaire s’est aggravée de manière exponentielle au Nicaragua ces dernières semaines, une dizaine de médecins qui, comme elle, avaient critiqué l’inaction du gouvernement pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, ont été licenciés, mardi, des établissements publics où ils exerçaient.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Nicaragua, le président Ortega réapparaît et qualifie l’épidémie d’« avertissement de Dieu »

Tous avaient signé, le 28 mai, aux côtés de 700 autres médecins, une lettre ouverte alertant sur la quasi-saturation du système de santé public « avec une forte probabilité d’effondrement dans les prochains jours » et « un risque de mort élevé pour la population », réclamant des équipements de protection pour le personnel médical. « L’Etat continue de ne pas appliquer les mesures qui permettraient de contrôler l’éruption, ignorant de manière indolente la réalité de la pandémie dans notre pays », ajoutaient les médecins.

« Représailles »

Le gouvernement de Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007 et qui fait face à un mouvement de contestation – réprimé dans le sang – depuis deux ans, a refusé de confiner la population ou de fermer les écoles et a, au contraire, promu des manifestations de masse depuis le début de l’épidémie. Une marche de solidarité s’appelait même « L’amour aux temps du Covid-19 »…

La veille du licenciement des dix médecins, un des principaux infectiologues du pays (qui n’en compte que cinq), Carlos Quant, avait aussi été brutalement mis à la porte de l’hôpital Roberto-Calderon de Managua. « Ce sont des représailles de la part du ministère de la santé », assure-t-il. Signataire de la tribune de 700 médecins, Carlos Quant fait partie du comité scientifique multidisciplinaire mis en place par une douzaine de spécialistes de la santé pour conseiller la population sur la manière de prévenir les contaminations, et très critique du manque du gouvernement.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Nicaragua, le déni et l’incurie du régime face au coronavirus font craindre un drame

L’Observatoire citoyen Covid-19, une plate-forme indépendante créée pour suivre l’évolution de la pandémie, dénombrait, lui, plus de 5 000 cas et 1 000 morts au 3 juin, pour une population de 6 millions d’habitants, alors que les autorités reconnaissaient, le 9 juin, 55 morts pour 1 354 cas.

Il vous reste 60.68% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: