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Le procureur spécial en charge de l’enquête a annoncé qu’il explorait une dizaine de nouvelles pistes, cinq ans après les disparitions d’étudiants.
« Ni pardon, ni oubli ! », ont scandé, jeudi 26 septembre à Mexico, des milliers de manifestants venus commémorer la disparition, cinq ans plus tôt, des 43 élèves enseignants de l’école d’Ayotzinapa dans le Sud-ouest du Mexique. Leur sort reste un mystère. L’enquête a tourné au fiasco. Plus de la moitié des prévenus ont été libérés pour vices de procédure. Le président, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), a promis de faire la lumière sur cette énigme devenue l’emblème des failles de la justice mexicaine.
Le portrait de leur fils dans les mains, les parents des disparus étaient, jeudi, en tête de cortège, les visages marqués par une tragédie qui a bouleversé la société mexicaine. Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, les bus qui transportaient ces étudiants d’une école de formation des maîtres de l’Etat de Guerrero ont été attaqués dans la ville d’Iguala par des policiers ripoux qui auraient remis 43 d’entre eux à des tueurs d’un cartel local.
Que sont-ils devenus ? La question reste entière alors que le parquet général vient d’annoncer que l’enquête sera reprise « pratiquement à zéro ». Et pour cause : 77 des 142 accusés ont été relâchés. Un juge a rejeté les deux tiers des preuves présentées par les enquêteurs, accusés de torture pour obtenir des aveux. Au total, 158 irrégularités de procédures ont été relevées, concernant 83 prévenus, dont 24 policiers d’Iguala libérés mi-septembre.
Le temps presse
« Ce crime d’Etat sera jugé ! », a martelé, jeudi, « AMLO » qui portait le tee-shirt du collectif des parents des 43 disparus. Depuis son entrée en fonction, en décembre 2018, le premier président de gauche de l’histoire récente du Mexique a fait du cas Ayotzinapa l’étendard de sa soif affichée de justice dans un pays, qui compte plus de 40 000 disparitions forcées, la plupart restées impunies. « AMLO » a créé une Commission vérité, puis une Unité spéciale d’investigation, dédiées à l’affaire. Objectif : reprendre l’enquête. Cette dernière, lancée sous le mandat du précédent président, Enrique Peña Nieto (2012-2018), avait conclu à la mort des étudiants, brûlés sur un bûcher dans une décharge proche d’Iguala. Leurs restes auraient été jetés dans une rivière. Une version officielle rejetée par les proches des victimes. « Après cinq ans de douleur, nous exigeons justice contre les responsables de ce mensonge », a martelé Joaquina Garcia, mère d’un des disparus, à la fin d’une manifestation marquée par des actes de vandalisme de la part de petits groupes de casseurs.
La veille, le procureur spécial chargé de l’affaire, Omar Gomez, annonçait une prochaine audition de Jésus Murillo Karam, ancien ministre de la justice, et de Tomas Zéron, ancien directeur de l’agence d’investigation criminelle, soupçonnés de falsification de preuves. Jeudi, M. Gomez a confié à la presse qu’une dizaine de nouvelles pistes ont été explorées pour tenter de trouver les disparus sans donner de détail. Ces recherches ont permis de localiser 200 fosses clandestines et 184 corps, dont 44 identifiés. « Aucun ne correspond aux 43 étudiants », a précisé M. Gomez.
Une détermination saluée par les représentants des Nations Unies et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme qui ont passé, avec le gouvernement d’« AMLO », des accords de coopération concernant la nouvelle investigation. Même reconnaissance de la part de l’avocat des parents des 43 disparus, Vidulfo Rosales, qui a néanmoins critiqué la lenteur de l’enquête. Le temps presse : Les vices de procédure, commis dans le passé, pourraient entraîner d’autres libérations d’accusés dans les prochains jours.
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