Au Maroc, un journaliste placé en détention pour agression sexuelle

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Le logo du journal « Akhbar al-Yaoum ».
Le logo du journal « Akhbar al-Yaoum ». DR

La justice marocaine a placé lundi 25 mai en détention préventive le rédacteur en chef du quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum, Soulaimane Raissouni, soupçonné d’agression sexuelle, a-t-on appris auprès de son avocat. Ce journaliste de 48 ans a été interpellé vendredi à la suite d’accusations publiées sur Facebook par un militant pour les droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans). Le jeune homme a ensuite été entendu par la police.

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Le juge d’instruction près de la cour d’appel de Casablanca a décidé « de placer Soulaimane Raissouni en détention préventive pour les besoins d’une enquête sur des faits présumés d’attentat à la pudeur avec violence et séquestration », au terme de sa garde à vue lundi, a précisé à l’AFP son avocat Said Benhommani. Sa première audition est prévue le 11 juin. D’après son avocat, « il nie tous les faits qui lui sont reprochés ». Le plaignant n’a pas souhaité faire de commentaire auprès de l’AFP.

Le directeur de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, a exprimé sur Twitter son « entière solidarité » avec le rédacteur en chef, suscitant des réactions mitigées sur les réseaux sociaux marocains. Si certains font le lien entre son interpellation et ses éditoriaux au ton critique, d’autres appellent à être solidaire avec les victimes présumées d’agressions sexuelles.

Le directeur du journal condamné

« La culture du viol a de beaux jours devant elle », a commenté Ibtissam Lachguar, une militante du collectif de défense des libertés individuelles MALI. Lundi, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a pour sa part rappelé dans un communiqué « la présomption d’innocence », dénonçant « la diffamation dont sont victimes les protagonistes de cette affaire ».

Le directeur du journal Akhbar al-Yaoum, Taoufik Bouachrine, a été condamné en 2019 à quinze ans de prison ferme pour « viol », « traite d’être humain » et « agressions sexuelles ». M. Bouachrine a toujours nié ces accusations, en dénonçant une « affaire politique » et des « preuves fabriquées », et en affirmant avoir eu des relations consenties.

En réponse à des critiques sur le traitement de son dossier, les autorités marocaines ont toujours affirmé que la procédure judiciaire était conforme aux normes internationales, mettant en avant « l’indépendance de la justice ».

La nièce de M. Raissouni, Hajar Raissouni, une journaliste du quotidien, a également eu des démêlés avec la justice. Arrêtée en août 2019 et condamnée dans une affaire d’avortement illégal, elle a aussi dénoncé une « affaire politique ». Elle avait finalement été graciée après sa condamnation.

Le Monde avec AFP

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