Au Maroc, les assassins présumés de deux touristes scandinaves jugés en appel

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En première instance, trois accusés ayant avoué avoir participé au crime avaient été condamnés à mort.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 10h27

Temps de Lecture 3 min.

Lors du procès en première instance des meurtriers présumés de deux touristes scandinaves, au tribunal de Salé, au Maroc, le 2 mai 2019.
Lors du procès en première instance des meurtriers présumés de deux touristes scandinaves, au tribunal de Salé, au Maroc, le 2 mai 2019. – / AFP

Le procès en appel de 24 hommes poursuivis après la décapitation de deux jeunes touristes scandinaves au nom du groupe Etat islamique (EI) s’ouvre mercredi 28 août au Maroc, six semaines après la condamnation à mort des trois accusés ayant avoué avoir participé au crime. La première audience devant les juges de la cour d’appel de Salé (près de Rabat), spécialisée dans les affaires terroristes, devrait être consacrée à des questions de procédure, ont indiqué des avocats à l’AFP.

Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, avaient été sauvagement tuées, fin 2018, alors qu’elles bivouaquaient au pied du mont Toubkal, le plus haut sommet d’Afrique du Nord, dans le Haut-Atlas, à 80 km de la capitale touristique Marrakech.

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Outre les trois peines capitales – théoriques au Maroc du fait d’un moratoire en vigueur depuis 1993 –, des condamnations allant de cinq ans de prison à la perpétuité ont été prononcées le 18 juillet contre les hommes jugés pour « constitution de bande en vue de commettre des actes terroristes ». Tandis que les accusés « espèrent un verdict plus clément », la famille de Louisa Vesterager Jespersen, qui s’est constituée partie civile, veut demander une confirmation des condamnations, selon les avocats joints par l’AFP.

Allégeance à l’Etat islamique

Abdessamad Ejjoud, un marchand ambulant de 25 ans, a avoué avoir organisé l’expédition meurtrière et avoir décapité une des victimes avec Younes Ouaziyad, un menuisier de 27 ans. Ce dernier a reconnu avoir tué l’autre jeune fille, tandis que Rachid Afatti, 33 ans, filmait la scène. Environ quinze jours avant l’assassinat, le trio avait tourné une vidéo d’allégeance à l’EI avec un quatrième homme, Abderrahim Khayali, 33 ans. Les images avaient ensuite été diffusées sur les réseaux sociaux, comme celles de la décapitation. L’EI n’a jamais revendiqué l’assassinat.

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« Il n’y a de Dieu que Dieu. Qu’il me pardonne », avait lancé Abdessamad Ejjoud dans sa dernière déclaration lors du procès en première instance. Ce repris de justice devenu imam avait formé un groupe après sa sortie de prison, en 2015, réunissant autour de lui d’anciens compagnons de détention ainsi que des « frères » de milieu modeste, de niveau d’instruction très bas et vivant de petits boulots dans des quartiers déshérités de Marrakech. « Je n’ai endoctriné personne, chacun savait ce qu’il faisait », a assuré cet homme qui a suivi, comme d’autres accusés, des enseignements religieux d’une école coranique de Marrakech supervisée par un prédicateur salafiste connu.

La plupart de ses compagnons ont démenti toute implication dans le double assassinat et toute visée djihadiste, mais certains ont exprimé des idées radicales. Parmi eux, Kevin Zoller Guervos, un Hispano-Suisse de 25 ans installé au Maroc après sa conversion à l’islam. Seul étranger du groupe, il a écopé de vingt ans de prison.

« Idées de haine et de terreur »

Le procès n’a pas vraiment permis de savoir comment les activités du groupe avaient échappé pendant plusieurs années au radar des autorités, dans un pays qui met volontiers en avant l’encadrement étroit du champ religieux et l’efficacité des services sécuritaires. Pour la partie civile, « les véritables criminels sont ceux qui propagent les idées de haine et de terreur », à commencer par le prédicateur salafiste de Marrakech, comme l’a dit à l’AFP Khaled El Fataoui. Cet avocat qui représente la famille de Louisa espère obtenir en appel que le chef religieux soit appelé à s’expliquer.

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Me El Fataoui espère aussi que soit reconnue en appel la responsabilité morale de l’Etat, « qui doit garantir l’indemnisation des victimes ». Sa demande, portant sur une indemnisation de 10 millions de dirhams (930 000 euros) imputable à l’Etat, avait été rejetée en première instance. Les juges ont en revanche condamné les principaux suspects à verser 2 millions de dirhams de dommages aux parents de Maren Ueland. « Mais ils n’ont pas les moyens », selon Me El Fataoui.

Avant le double assassinat, le royaume avait été meurtri par des attaques ayant fait 33 morts à Casablanca, en 2003, et 17 morts à Marrakech, en 2011.

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