Au Maroc, le pape François plaide pour une « société interculturelle »

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La première journée du voyage du souverain pontife au Maroc a été marquée par un appel à appliquer le pacte de Marrakech sur les migrations.

Par Cécile Chambraud Publié aujourd’hui à 23h09

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Durant cette première journée de visite au Maroc, le pape a plaidé pour ce qu’il a appelé « une société interculturelle et ouverte ».
Durant cette première journée de visite au Maroc, le pape a plaidé pour ce qu’il a appelé « une société interculturelle et ouverte ». REMO CASILLI / REUTERS

Dans le petit local de l’organisation caritative catholique Caritas, à Rabat, samedi 30 mars en fin d’après-midi, quelque quatre-vingts personnes se serrent sagement sur des chaises en attendant le pape François, au premier jour de sa visite au Maroc. La majeure partie d’entre elles proviennent de différents pays d’Afrique subsaharienne. Plusieurs sont mineures. C’est le cas de quatre jeunes entrés au Maroc par Oujda. Ils sont venus avec Azarias, un protestant qui, conjointement avec un prêtre catholique, épaule ces rescapés pendant leurs premiers jours dans le pays, dans cette ville frontière avec l’Algérie.

Ces migrants sont souvent arrivés au Maroc après des mois, voire plus, de route depuis leur pays d’origine. Pour eux comme beaucoup d’autres, le Royaume est devenu un point de passage vers l’Europe, notamment depuis la fermeture de la voie libyenne. Ils projettent de gagner l’Espagne en traversant le détroit de Gibraltar ou en franchissant les clôtures érigées autour des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Et c’est ce pays que le pontife argentin a choisi pour revenir à ce thème central de son pontificat qu’est la dignité des migrants.

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Depuis quinze mois que la succession de scandales sexuels dans l’Eglise catholique rend difficilement audible tout autre sujet de la part de son chef, il a dû le mettre quelque peu de côté, du moins dans ses discours. Mais devant les quatre-vingts migrants et les volontaires qui les aident, il a montré samedi qu’il n’avait renoncé à aucune de ses exigences face à « l’indifférence et le silence » qui entourent cette « grande et grave blessure qui continue à déchirer le début de ce XIXe siècle ». Trois heures auparavant, il avait loué la politique marocaine envers les migrants. « Ce phénomène ne trouvera jamais de solution dans la construction de barrières, dans la diffusion de la peur de l’autre », a-t-il affirmé.

« Il y a un chemin à faire ensemble »

Durant cette première journée, le pape a plaidé pour ce qu’il a appelé « une société interculturelle et ouverte ». Celle-ci doit faire en sorte d’« accueillir, protéger, promouvoir et intégrer » ceux qui viennent chercher chez elles un avenir. Cela signifie notamment appliquer le pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, signé à Marrakech dans le cadre des Nations unies en décembre 2018. Il a souhaité que ce texte devienne « une référence pour toute la communauté internationale ». Il a souhaité qu’il débouche sur des actes concrets, qu’il conduise à « un changement de dispositions envers les migrants » à qui doivent être reconnus, « dans les faits et dans les décisions politiques, les droits et la dignité ».

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