Au Liban, un couple relance le débat sur le mariage civil

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Les mariages, comme toutes les affaires familiales, sont régis par les tribunaux religieux dépendant des dix-huit communautés religieuses que compte le pays.

Par Publié aujourd’hui à 01h51

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Abdallah Salam et Marie-Joe Abi-Nassif se sont mariés civilement le 15 juin, au Liban.
Abdallah Salam et Marie-Joe Abi-Nassif se sont mariés civilement le 15 juin, au Liban. UFUK SARISEN PHOTOGRAPHY

Les jardins du prestigieux palais Sursock en guise de salle de réception. Deux anciens chefs du gouvernement et une flopée d’ex-ministres parmi les invités. Et une cérémonie pleine de solennité et d’émotion. Les noces d’Abdallah Salam et de Marie-Joe Abi-Nassif, samedi 15 juin, dans le quartier huppé d’Achrafieh, à Beyrouth, auraient pu ressembler au mariage de n’importe quel jeune couple issu de la haute société libanaise.

A un détail près : les deux trentenaires, avocats au barreau de New York, n’ont scellé leur union ni dans une église (elle est chrétienne maronite) ni auprès d’un imam (lui est musulman sunnite). C’est devant un notaire, dans le cadre d’un contrat de droit civil, qu’ils se sont juré fidélité et assistance. Une rareté au pays du Cèdre. Les affaires familiales – mariage, divorce, garde des enfants et héritage – y sont traditionnellement régies par la loi religieuse. Ou plus précisément, par le code de chacune des dix-huit confessions qui forment la mosaïque communautaire libanaise.

L’initiative des deux tourtereaux est un défi pour la ministre de l’intérieur, Raya El-Hassan, membre du Courant du futur, la formation à dominante sunnite du premier ministre, Saad Hariri. Cette quinquagénaire au credo libéral, première femme à accéder à un tel poste dans le monde arabe, va devoir trancher : soit ordonner à ses services d’enregistrer le contrat d’Abdallah et Marie-Joe et s’exposer alors aux foudres des autorités religieuses ; soit leur enjoindre d’y faire obstruction et prendre le risque de ternir son aura de ministre éclairée.

« C’est un test pour le gouvernement », explique Abdallah, héritier d’une fameuse lignée politique qui compte parmi ses rangs deux anciens premiers ministres.

« On aurait pu aller se marier à Chypre, comme le font chaque année des milliers de nos compatriotes qui rejettent le mariage religieux. Notre union aurait alors été enregistrée en dix minutes, mais nous avons la volonté de bâtir un Etat de droit, basé sur une identité commune, détachée de l’appartenance confessionnelle. »

Mariage civil facultatif

Pour ce faire, le couple s’est infiltré dans une faille du corpus législatif libanais : un texte de 1936, legs des autorités mandataires françaises, stipulant que les Libanais ne relevant d’aucune confession dépendent du droit civil pour toutes les questions relatives au statut personnel. Cette disposition a été ranimée par une circulaire de 2009, signée du ministre de l’intérieur de l’époque, Ziad Baroud, autorisant les citoyens à faire rayer, s’ils le désiraient, leur religion du registre d’état civil.

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