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La grande majorité des manifestants arrêtés ces dernières 48 heures ont été relâchés, jeudi 16 janvier, au Liban, pays secoué par un mouvement de contestation inédit contre la classe politique accusée de corruption et d’incompétence, ont indiqué des avocats.
« Toutes les personnes arrêtées ont été relâchées à l’exception de sept étrangers qui seront déférés » devant les autorités compétentes, a indiqué le Comité des avocats pour la défense des manifestants sur sa page Facebook. Il avait fait état de la détention de 101 personnes dont des mineurs. Les étrangers toujours retenus sont six Syriens et un Egyptien, selon un membre du comité. « Sous la pression populaire, tous les détenus ont été libérés deux jours après une répression hystérique », a écrit sur Twitter l’avocat et militant Nizar Saghiyé.
Actes de vandalisme
En soirée, quelques centaines de personnes sont descendues à nouveau dans la rue, se rassemblant devant le siège du Parlement, dans le centre de Beyrouth et à proximité. Des Libanais ont également manifesté devant les sièges de la Banque centrale du Liban et du ministère de l’intérieur dans la capitale libanaise.
Les protestataires ont hué la ministre de l’intérieur démissionnaire, Raya al-Hassan, et dénoncé le retard pris dans la formation d’un gouvernement de technocrates, réclamé par la rue, après la démission du premier ministre, Saad Hariri, fin octobre, la situation socio-économique ne cessant de se dégrader.
Dans le quartier de Hamra, des manifestants ont vandalisé en fin de soirée trois banques, selon un photographe de l’Agence France-Presse, brisant des vitrines et arrachant des distributeurs automatiques de billets. L’agence nationale de l’information a fait état d’un cocktail molotov lancé contre l’une des banques. Mardi et mercredi, la capitale libanaise avait également été le théâtre de violences nocturnes, notamment contre plusieurs banques, et 59 personnes soupçonnées d’actes de vandalisme et d’agressions avaient été arrêtées, selon les forces de l’ordre.
Restrictions draconiennes sur les retraits
Les Libanais sont furieux depuis l’entrée en vigueur ces dernières semaines de restrictions draconiennes sur les retraits, imposées par les banques qui sont accusées par des protestataires de complicité avec le pouvoir.
« Les forces de sécurité ont brutalement battu des manifestants (…) les maltraitant verbalement et physiquement, a écrit Amnesty International. Les agissements d’une poignée de manifestants ayant vandalisé des banques ou lancé des pierres ne justifient jamais un tel recours excessif à la force. »
Mercredi soir, la Croix-Rouge libanaise a indiqué avoir soigné 84 blessés dans les deux camps après des heurts entre forces de l’ordre et manifestants. Des journalistes ont également été blessés par les forces de l’ordre.
Jeudi, une réunion a eu lieu entre M. Hariri, le gouverneur de la Banque centrale et le ministre sortant des finances pour discuter de la crise économique et des prochaines échéances de dette. Par ailleurs, une nouvelle équipe ministérielle pourrait voir le jour vendredi, selon des médias locaux.
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