Au Liban, les réfugiés dans le collimateur du ministère du travail

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Les Palestiniens et les Syriens sont les premiers affectés par cette « chasse » aux travailleurs illégitimes.

Par Publié aujourd’hui à 10h35

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Des Palestiniens manifestent contre les nouvelles mesures du ministère du travail à Beyrouth, le 16 juillet 2019.
Des Palestiniens manifestent contre les nouvelles mesures du ministère du travail à Beyrouth, le 16 juillet 2019. Hussein Malla / AP

Au Liban, les réfugiés syriens et palestiniens, déjà en butte à de multiples discriminations dans leur vie quotidienne, se retrouvent confrontés à un nouvel obstacle. Au nom de la défense des salariés libanais, le ministère du travail a lancé une vaste campagne de lutte contre l’emploi illégal des étrangers. A la mi-juillet, à l’expiration d’une période d’un mois, censée permettre aux contrevenants de régulariser leur situation, les inspecteurs du ministère ont commencé à dresser des procès-verbaux et à poser des scellés.

Dans leur collimateur : les commerces détenus par des non-Libanais qui ne sont pas enregistrés et ceux employant de la main-d’œuvre étrangère ne possédant pas de permis de travail. Le secteur informel étant le principal employeur des Palestiniens et des Syriens, ceux-ci sont les premiers affectés par la décision du ministère du travail.

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Les premiers, présents au Liban depuis la création d’Israël, en 1948, et dans l’impossibilité de retourner dans leur patrie, s’estiment particulièrement lésés. Sur les 174 000 Palestiniens qui résident actuellement dans le pays du Cèdre, dont les deux tiers sont en âge de travailler, quelques centaines seulement possèdent un permis, en raison de la réticence de leurs employeurs à s’acquitter des frais et de la paperasse que la procédure de régularisation implique.

« Cette situation prétendument illégale dure depuis soixante-dix ans, expose Samer Manna, l’un des meneurs de la contre-campagne, lancée par des ONG et des partis palestiniens. En la remettant en cause, le ministre touche à notre droit à vivre dans la dignité. De peur d’être pénalisés, de nombreux patrons libanais ont commencé à limoger des Palestiniens. »

Appel au rapatriement

Le ministre du travail à l’origine de ce plan, Camille Abousleiman, membre des Forces libanaises, une formation de droite chrétienne, martèle qu’il ne cherche qu’à appliquer la loi. Mais cette campagne intervient alors que les pressions sur le 1,5 million de Syriens présents au Liban – un quart de la population – ne cessent d’augmenter. Fin juin, 5 000 familles réfugiées à Arsal, dans la plaine de la Bekaa, ont dû détruire leurs abris de fortune en parpaing construits pour se protéger de l’hiver, très rigoureux.

Les formations chrétiennes redoutent une installation définitive des Palestiniens et des Syriens au Liban, qui ferait pencher la balance démographique en faveur de la communauté musulmane

Dans un rapport qui recense les « arrestations », « déportations », « fermetures de magasins », et autres « couvre-feux » auxquels sont exposés les Syriens, l’ONG Human Rights Watch accuse le gouvernement libanais de les pousser au départ, alors que les conditions pour un retour en sécurité dans leur pays ne sont pas réunies. Le ministre des affaires étrangères, Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre, le principal rival des Forces libanaises, appelle régulièrement à leur rapatriement, sans attendre une solution politique en Syrie.

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