Au Liban, le « parti des banques » fait barrage au plan du FMI

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A Beyrouth, le 14 mai.

Le bateau coule, les passagers commencent à se noyer et l’équipage n’arrive toujours pas à mettre les chaloupes de sauvetage à l’eau. C’est la fâcheuse impression que donnent le Liban et ses dirigeants en cette période éminemment dangereuse pour le pays. Alors que la population plonge dans la misère, conséquence de la faillite de l’Etat et du brutal décrochage de la monnaie nationale face au dollar, les négociations entamées mi-mai en vue d’un accord avec le FMI, dernière planche de salut du pays, continuent de patiner.

Les discussions, dont dépend le déblocage de plusieurs milliards de dollars d’aide budgétaire au Liban, n’ont toujours pas dépassé le stade du diagnostic. Et pour cause : malgré dix-sept réunions successives, la délégation libanaise, minée par les divisions, ne parvient pas à s’accorder sur le niveau des pertes du pays et sur les moyens de les éponger, un préalable à tout accompagnement par le FMI. Ses membres se livrent une bataille de chiffonniers, par médias interposés, sous le regard atterré des experts de l’institution internationale.

Le conflit oppose les partisans du plan de sauvetage du gouvernement, élaboré en partenariat avec le cabinet Lazard, que le premier ministre Hassan Diab a présenté fin avril, aux tenants du plan de l’Association des banques du Liban (ABL) échafaudé en réaction. Le premier chiffre à 68 milliards de dollars le trou du secteur financier libanais (50 milliards pour la banque centrale, la Banque du Liban [BDL] et 18 milliards pour les banques privées) tandis que le second se refuse à reconnaître la moindre perte, arguant qu’il s’agit d’un simple passif, effaçable à l’avenir avec les actifs de l’Etat.

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Le FMI est sorti à trois reprises de son habituelle réserve, deux fois par la voix de son porte-parole et une fois par la voix de sa présidente, chose encore plus rare, pour signaler que les estimations du gouvernement correspondaient globalement aux siennes. Deux négociateurs libanais ont rendu leur tablier avec fracas, exaspérés par le surplace des tractations et l’obstruction pratiquée par l’ABL. Et pourtant, forts du soutien de la commission des finances du Parlement et de plusieurs chefs de parti, les banquiers continuent à tenir tête au gouvernement et à user la patience du FMI.

Déclarations d’intention

« La question du montant des pertes est un faux débat », proteste Makram Sader, le secrétaire général de l’ABL, qui soutient que « ni l’Etat [qui a fait défaut sur sa dette souveraine en mars], ni la BDL, ni le secteur bancaire ne sont en faillite ». Regrettant que son organisme n’ait pas été suffisamment consulté lors de la conception du plan du gouvernement, il affirme que l’ABL demeure favorable à un accord avec le FMI. « Nous avons besoin d’une injection de devises et d’un cadre pour obliger le gouvernement à mener les réformes que la communauté internationale demande depuis des années », dit-il.

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