Au Liban, le Hezbollah rejette la « tutelle » d’Emmanuel Macron mais reste ouvert au dialogue

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Le Hezbollah ne pouvait pas rester sans réagir à la charge au canon d’Emmanuel Macron. Mardi 29 septembre, quarante-huit heures après la dénonciation par le président français de « la trahison collective » des partis libanais et du « système de terreur » imposé par le mouvement chiite pro-iranien, son chef, Hassan Nasrallah, a répliqué, avec le mélange de rigidité stratégique et de souplesse tactique dont il est coutumier.

S’il a réitéré son soutien à l’initiative française visant à doter le pays du Cèdre d’un gouvernement réformateur, le dignitaire au turban noir a réclamé un changement de ton et de mode opératoire. Tout en veillant à ne pas couper les ponts avec Paris, la dernière capitale occidentale de poids à maintenir un canal de communication officiel avec lui, le leader politico-religieux a dénoncé le comportement de l’Elysée, qu’il a qualifié de « condescendant ».

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« Nous avons accueilli favorablement l’initiative française, mais nous n’acceptons pas que celle-ci se transforme en tutelle », a déclaré Hassan Nasrallah. S’il s’est dit toujours « prêt à dialoguer avec les Français », il a prévenu que l’approche de l’Elysée devait changer « sinon nous n’atteindrons aucun résultat. Nous refusons que le président Emmanuel Macron se comporte comme le gouverneur du Liban », a insisté le religieux chiite.

La conférence de presse particulièrement musclée du chef d’Etat français faisait suite au renoncement du premier ministre désigné, Mustapha Adib. C’est à lui qu’avait incombé, début septembre, la difficile tâche de former un nouveau cabinet, en remplacement de celui d’Hassan Diab, poussé à la démission par l’explosion dévastatrice du 4 août, sur le port de Beyrouth, une catastrophe venue aggraver l’effondrement économique du pays.

Descente aux enfers de la population

Accouru au chevet du Liban, Emmanuel Macron avait donné deux semaines aux chefs de clan du pays pour s’accorder sur « un gouvernement de mission ». Ce devait être la première étape d’un calendrier de relance, censé endiguer la descente aux enfers de la population, passée à 50 % sous le seuil de pauvreté. Mais samedi 26 septembre, en butte à d’insolubles querelles de portefeuilles, notamment l’attribution du ministère des finances réclamé par le parti chiite Amal, Mustapha Adib avait rendu son tablier.

Un blocage symptomatique de la repolarisation de la scène politique libanaise, entre le camp chiite, emmené par le Hezbollah et Amal, et le camp sunnite, défendu par l’ancien premier ministre Saad Hariri, patron du Courant du futur. « Ce n’est pas un cabinet de mission, mais de fait accompli qu’on tentait de nous imposer », a fait valoir Hassan Nasrallah. « Il nous était demandé de livrer le pays au club des anciens premiers ministres », a-t-il ajouté, en référence à l’alliance nouée par Saad Hariri avec trois de ses prédécesseurs, qui cornaquait de près Mustapha Adib. Mais il ne s’est pas expliqué sur l’obstination du duo chiite à contrôler le portefeuille des finances, à rebours de la Constitution et des règles coutumières.

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