Au Liban, la pression s’accroît sur les réfugiés syriens

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Beyrouth exige que les constructions en dur soient détruites dans les camps informels syriens.

Par Publié aujourd’hui à 11h01

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Des réfugiés syriens, de la ville d’Ersal, au Liban, le 28 juin 2018, s’apprêtent à repartir vers la Syrie. Ces retours, toutefois, restent rares.  Près de 1 million de Syriens seraient réfugiés au Liban.
Des réfugiés syriens, de la ville d’Ersal, au Liban, le 28 juin 2018, s’apprêtent à repartir vers la Syrie. Ces retours, toutefois, restent rares.  Près de 1 million de Syriens seraient réfugiés au Liban. Mohamed Azakir / REUTERS

Le toit de tôle a déjà été jeté au sol. Accroupi en haut d’un mur, Ghassan casse les briques de ciment de la petite pièce qui lui a servi de maison, à lui et à sa mère, ces dernières années, dans un camp de réfugiés syriens à Ersal, dans le nord-est du Liban. Sous un soleil de plomb, le jeune homme, chargé d’une colère sourde, donne des coups de marteau. « On est des invités dans ce pays, on doit appliquer ses règles », lance-t-il. D’autres coups résonnent : les voisins sont aussi à pied d’œuvre, ce lundi 10 juin. Les autorités libanaises ont ordonné que les constructions en dur soient détruites dans les camps informels syriens, dans tout le pays, et Ersal est une des premières localités où la décision doit être appliquée.

Les habitants du camp Al-Nour ne seront pas expulsés. Mais cette mesure est vécue comme une ­punition. « J’en ai pleuré. C’est une pression pour qu’on rentre en ­Syrie ! », s’écrie Khadija, 33 ans. Maman de six enfants, elle cherche l’ombre près des logements encore debout. Des employés d’une ONG, carnet à la main, recensent les besoins.

« Avant le ­ramadan, nous avons rencontré des responsables libanais, à la municipalité d’Ersal. Ils nous ont dit qu’ils ne voulaient pas voir se répéter le scénario des réfugiés palestiniens, où le provisoire devient durable », affirme Ibrahim Moslmani, un délégué de la communauté ­syrienne d’Ersal.

Beyrouth continue de refuser l’implantation des Palestiniens, exilés de force en 1948 à la création de l’Etat d’Israël. Les craintes d’une installation permanente des « déplacés » syriens, tels que le discours officiel les désigne, ont conduit le Liban à refuser, depuis le début du conflit en Syrie en 2011, la création de camps officiels pour les nouveaux venus. Dans diverses localités, l’érection de murs en béton sous les tentes a été systématiquement interdite, au nom aussi de la sécurité.

Plus de cent camps aux marges de la ville

Mais à Ersal, bourgade frontalière de la Syrie, face à l’afflux massif de familles et au manque de logements à louer, les groupements informels se sont imposés. On recense plus de cent camps aux marges de la ville, qui forment autant de taches blanches au milieu de la terre ocre. Plus de 60 000 réfugiés y vivraient. « Dans certains de ces lieux, les associations ont construit en ciment en dessous des bâches, pour améliorer le quotidien », explique Ibrahim Moslmani. Dans cette zone montagneuse de la Bekaa, l’été est aussi aride que l’hiver est glacial.

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