Au Liban, la montagne druze sous tension après des affrontements mortels

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L’armée libanaise s’est déployée en masse dans le Chouf. Cet incident, le troisième du genre depuis mai 2018, promet d’accroître les tensions au sein du gouvernement.

Par Publié aujourd’hui à 14h57

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Une mosquée dans le Chouf, en 2017.
Une mosquée dans le Chouf, en 2017. JOSEPH EID / AFP

Le massif du Chouf, au sud-est de Beyrouth, terre de la communauté druze libanaise, a été le théâtre, dimanche 30 juin, d’affrontements à l’arme automatique entre factions rivales, qui font fait deux morts et trois blessés.

La fusillade a opposé des militants du Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt, le zaïm (leader) vieillissant du Chouf et farouche opposant au régime syrien, à des membres du Parti démocratique libanais (PDL) de Talal Arslane, son concurrent sur la scène druze, soutien de Damas. Les violences ont éclaté lorsque le convoi automobile du ministre des affaires des réfugiés, Saleh Gharib, un proche de M. Arslane, a pénétré dans la région d’Aley, acquise au PSP.

Décidés à bloquer ce qu’ils voyaient comme une intrusion dans leur fief, des partisans de M. Joumblatt avaient dressé des barrages sur la route. Les esprits sur place étaient d’autant plus échauffés que Saleh Gharib devait initialement être accompagné du ministre des affaires étrangères Gebran Bassil. Le chef du Courant patriotique libre (CPL), un mouvement chrétien, est la bête noire du PSP depuis qu’il a aidé le PDL à briser l’hégémonie de M. Joumblatt dans le Chouf lors des législatives de mai 2018.

Dissensions à répétition

La veille, autre motif de rancœur, Gebran Bassil avait prononcé un discours dans lequel les militants du PSP avaient perçu des allusions offensantes à la guerre de la Montagne, un sanglant épisode de la guerre civile libanaise, marqué par des massacres druzo-chrétiens. Dimanche, redoutant des incidents, le chef de la diplomatie libanaise a jugé préférable de faire demi-tour et Saleh Gharib a donc pris seul la route d’Aley. C’est dans le village de Qabrchmoun que les tirs se sont produits, causant la mort de deux de ses gardes du corps.

Pour éviter d’autres violences, l’armée libanaise s’est déployée en masse dans le Chouf. Le premier ministre Saad Hariri et le président Michel Aoun ont contacté toutes les parties, qu’ils ont appelées à la retenue. Cet incident interdruze, le troisième du genre depuis mai 2018, promet d’accroître les tensions au sein du gouvernement libanais. L’exécutif est déjà fragilisé par les dissensions à répétition entre MM. Hariri et Bassil, portant notamment sur le sort des réfugiés syriens au Liban, dont le CPL pousse au rapatriement, contre l’avis du premier ministre.

La fusillade de Qabrchmoun risque aussi de peser sur les relations druzo-chrétiennes, historiquement très tendues. Le PDL a dénoncé une « tentative d’assassinat de Gebran Bassil », en arguant que les tireurs du PSP ne savaient pas que celui-ci avait rebroussé chemin. La guerre de la Montagne, qui avait suivi le retrait de l’armée israélienne du Chouf, en 1983, a conduit à la mort de milliers de personnes, la destruction de nombreuses églises et l’expulsion de milliers de chrétiens hors de leurs villages. Ce n’est qu’en 2001 que la réconciliation entre les deux communautés avait été scellée, lors de la visite dans le Chouf du patriarche maronite Nasrallah Sfeir.

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