[ad_1]
Sous-investissement, corruption,… les dysfonctionnements du réseau électrique sont emblématiques des maux qui affectent le pays.
Dans la litanie de griefs que les Libanais égrènent depuis un mois à l’encontre de leur classe dirigeante, la pénurie d’électricité occupe l’une des toutes premières places. Près de trente ans après la fin de la guerre civile (1975-1990), le gouvernement ne parvient toujours pas à fournir à ses administrés 24 heures de courant en continu.
Les coupures quotidiennes, palliées par un réseau de générateurs illégaux mais tolérés, oscillent entre trois heures à Beyrouth et douze heures à Tripoli, dans le Nord. Ces dysfonctionnements, produits de la corruption de la classe politique et de son incapacité à réformer un réseau vétuste et sous-dimensionnée, sont emblématiques des maux qui affectent le Liban. En 2015, l’indice de compétitivité du Forum économique mondial le plaçait à l’avant-dernier rang mondial en termes de qualité du courant fourni. Au pays du Cèdre, la fée électricité ressemble à une vilaine et dispendieuse sorcière…
Le secteur n’a bénéficié d’aucun investissement de l’Etat depuis les années 1990
Alors que les besoins du pays s’élèvent à 3,5 gigawattheures (GW), la production de la compagnie nationale, EDL (Electricité du Liban), assurée par deux grosses centrales à fuel, plafonne à 2 GW. Malgré les promesses des gouvernements successifs, le secteur n’a bénéficié d’aucun investissement de l’Etat depuis les années 1990. Le déficit de puissance est aggravé par d’énormes pertes en ligne, d’ordre technique, c’est-à-dire liées à des infrastructures défectueuses, mais aussi en raison de branchements illicites et du trafiquage des compteurs, des travers hérités de la guerre civile.
EDL, un gouffre financier
« Si l’on ajoute les problèmes de non-facturation, par défaut de collecte ou refus de payer, 36 % de l’électricité produite ne génère pas de revenus », explique Hala Bejjani, directrice de Kulluna Irada, un cercle de réflexion sur les politiques publiques. Le manque à gagner est d’autant plus important que les tarifs d’EDL n’ont pas été augmentés depuis 1994. Le coût de production moyen du kilowattheure (kWh) (15 cents soit 14 centimes d’euros), calculé sur la base d’un baril de pétrole à 55 dollars, est nettement plus élevé que son coût de facturation (9 cents).
Conséquence de cette situation calamiteuse, EDL est devenue un gouffre financier pour l’Etat libanais. Le gouvernement a prévu de subventionner l’entreprise à hauteur de 1,6 milliard de dollars (1,44 milliard d’euros) cette année, soit 10 % des dépenses budgétaires. Selon la Banque mondiale, près de 40 % de la dette publique accumulée depuis 1992, estimée à 85 milliards de dollars, peuvent être attribués aux transferts du Trésor libanais vers EDL.
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: