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
Mobilisation générale au Hezbollah. Pour faire face à l’épidémie due au coronavirus, qui a fait 19 morts au Liban et mis le pays complètement à l’arrêt, exacerbant encore un peu plus la crise économique dans lequel il est plongé, le mouvement chiite pro-iranien a sorti les grands moyens. Mille cinq cents médecins et trois mille infirmiers et secouristes, mobilisés habituellement pour participer à la lutte contre Israël, l’ennemi historique de ce parti-milice, ont été appelés à combattre le Covid-19, un nouvel adversaire invisible. Un hôpital entier, deux centres de dépistage, trois structures de quarantaine et une flotte de vingt-cinq ambulances ont été mis à disposition des malades.
« Notre objectif est de soulager les hôpitaux publics et le gouvernement, a expliqué Hussein Fadlallah, responsable du Hezbollah pour la région de Beyrouth. Le niveau de préparation est le même que pour une guerre », a ajouté le cadre du mouvement, dont la branche militaire participe aux combats en Syrie, aux côtés des forces gouvernementales.
Dans la banlieue sud de la capitale et dans la partie méridionale du pays, les deux principaux fiefs électoraux de cette formation, souvent présentée comme un Etat dans l’Etat, des campagnes de désinfection des rues ont été organisées. Selon le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, le Hezbollah, soucieux de ne pas être accusé de favoritisme, a mené des opérations semblables dans des villages chrétiens et dans des quartiers de Saïda, une ville à dominante sunnite.
Une chance pour les partis traditionnels
Ce déploiement, exposé lors d’une conférence de presse organisée la semaine dernière, répond au discours prononcé à la mi-mars par le secrétaire général du mouvement, Hassan Nasrallah. Comparant la bataille contre le coronavirus à « une guerre mondiale », le leader chiite, qui vit caché depuis la guerre de 2006 contre Israël, avait jugé que « [leur] devoir religieux premier (…) consiste à préserver [leur] vie, celle des [leurs], celle de [leur] entourage et celle de [leur] peuple ».
« Avec ces déclarations, qui ont sonné l’état d’urgence dans les régions chiites, Nasrallah a indubitablement sauvé des vies », reconnaît un acteur de la société civile, peu adepte en temps ordinaire du Hezbollah. « La structure militaire du mouvement, très hiérarchisée, l’aide à gérer la crise », ajoute cette source qui préfère rester anonyme.
Même si sa force de frappe est sans équivalent, le Parti de Dieu n’est pas la seule formation politique libanaise à lutter contre le virus et à vouloir le faire savoir. Le Courant patriotique libre (CPL), parti de droite chrétien dont est issu le président Michel Aoun, mais aussi son principal rival, les Forces libanaises, et le mouvement chiite Amal, du président du Parlement Nabih Berri, ont posté sur les réseaux sociaux des images vantant leur contribution : masques de protection produits par le parti, bidons de désinfectants frappés de son logo, patrouilles de stérilisation des rues, collectes de dons et distribution de nourriture, etc.
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