Au Japon, un magazine mythique chute sur des accusations de viols et harcèlement sexuel

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Le célèbre photoreporter Ryuichi Hirokawa, à la tête du mensuel « Days Japan » qu’il avait relancé en 2004, est accusé d’agressions. La publication, en proie à des difficultés financières, va disparaître.

Par Philippe Mesmer Publié aujourd’hui à 01h47

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LETTRE DE TOKYO

Ryuichi Hirokawa, photoreporter, fondateur et directeur du magazine « Days Japan ».
Ryuichi Hirokawa, photoreporter, fondateur et directeur du magazine « Days Japan ». CAPTURE D’ECRAN / YOUTUBE

Days Japan va disparaître. L’ultime numéro du mythique mensuel japonais de reportages photos sera en vente fin février dans les librairies nippones. La faute aux difficultés financières récurrentes devenues insurmontables. La faute aussi à son fondateur et directeur. Ryuichi Hirokawa, célèbre et charismatique photoreporter aujourd’hui âgé de 75 ans, n’a pas su se trouver un successeur à la hauteur de la réputation du titre.

Surtout, le natif de Tianjin (Chine) se trouve impliqué dans des affaires de viols et de harcèlement sexuel, révélées par l’hebdomadaire Shukan Bunshun. Dans son édition du 26 décembre 2018, le tabloïd habitué aux révélations chocs publiait les témoignages de sept femmes se disant victimes des mauvais traitements de Ryuichi Hirokawa.

A commencer par Shoko (dont le prénom a été changé). Etudiante, la jeune femme aujourd’hui trentenaire, aurait choisi de travailler pour Days Japan après avoir assisté à une intervention de M. Hirokawa à son université dans le cadre d’un symposium sur les discriminations faites aux femmes. Elle a très vite déchanté.

Lors d’un reportage à l’étranger avec M. Hirokawa, elle découvre qu’une seule chambre a été réservée. Ryuichi Hirokawa l’aurait alors soumise à un chantage : « Les hommes que nous allons interviewer veulent coucher avec toi car tu es une étrangère. Tu choisis quoi ? Coucher avec eux ou alors seulement avec moi. » « J’ai littéralement été violée pendant deux semaines, explique-t-elle au Shukan Bunshun. Je voulais fuir mais je n’avais personne à contacter dans un pays inconnu. »

« Peur d’être exclue »

Toujours selon les témoignages cités par l’hebdomadaire, mais aussi d’autres réunis fin janvier par le quotidien Mainichi, M. Hirokawa aurait demandé à certaines employées du magazine de poser nues pour lui. Une victime déplore également le pouvoir dont il bénéficiait dans la communauté du photojournalisme : « J’ai eu peur d’être exclue de ce milieu si je quittais Days Japan. »

Et de déplorer le comportement de certains membres de la direction du magazine et du secteur, au fait du comportement de M. Hirokawa. « Ils savaient que des personnes avaient été détruites à cause de ça, mais ils utilisaient le pouvoir de Ryuichi Hirokawa pour leurs propres intérêts. C’est aussi pour cela qu’il a du mal à admettre qu’il était un agresseur. »

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