Au Japon, Carlos Ghosn opte pour une stratégie de défense plus offensive

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Mis en examen et détenu au Japon pour malversations financières et abus de confiance, l’ex-patron déchu de Renault et Nissan s’est adjoint les services des ténors du barreau de Tokyo.

Par Philippe Pons Publié aujourd’hui à 10h54, mis à jour à 10h54

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Junichiro Hironaka, le nouvel avocat de Carlos Ghosn, à Tokyo, en 2012.
Junichiro Hironaka, le nouvel avocat de Carlos Ghosn, à Tokyo, en 2012. AP

Avec sa nouvelle équipe d’avocats, Carlos Ghosn passe à une stratégie de défense plus offensive. Dans une déclaration écrite qu’il a fait parvenir à la presse, le président déchu de Nissan et Renault a qualifié le changement de ses avocats de « première étape d’un processus lui permettant de rétablir son innocence ». Une formule qui semble indiquer que la démission, le 13 février, de deux de ses précédents défenseurs, Motonari Otsuru et Masato Oshikubo, tient à des dissensions avec leur client sur la conduite de sa défense. Carlos Ghosn est mis en examen et détenu depuis le 19 novembre 2018 pour malversations financières et abus de confiance. Jusqu’à maintenant, ses demandes de liberté sous caution n’ont pas abouti.

Lire aussi Le principal avocat de Carlos Ghosn, Motonari Otsuru, démissionne

« La nouvelle équipe d’avocats de Carlos est la plus puissante que l’on puisse imaginer » titre le quotidien Asahi. Elle comprend des ténors du barreau comme le fougueux Junichiro Hironaka, surnommé « l’avocat des innocents ». MHironaka a notamment défendu avec succès des personnalités de premier plan, comme Ichiro Ozawa, le « shogun de l’ombre » de la politique nippone, accusé d’utilisation frauduleuse de fonds politiques, et Atsuko Muraki, haut fonctionnaire du ministère de la santé, placée en garde à vue pour malversations financières puis acquittée en 2009 après avoir passé cinq mois en détention. L’avocat avait réussi à démontrer des falsifications dans le dossier d’accusation.

La défense cherchera à médiatiser davantage l’affaire

MHironaka est proche d’un autre ténor du barreau, Yoichi Kitamura, qui a obtenu en décembre 2018 la libération sous caution de Greg Kelly, « bras droit » de Carlos Ghosn et soupçonné des mêmes malversations. Yoichi Kitamura a succédé à MHironaka à la présidence de l’Union japonaise pour les libertés civiles, qui lutte pour la défense des droits humains et dénonce les méthodes du parquet pour obtenir des aveux.

Deux autres avocats de renom figurent dans la nouvelle équipe : MTakashi Takano, « la légende de la plaidoirie pénale », et MHiroshi Kawatsu, qui chapeaute la nouvelle équipe d’avocats. Responsable du département de la réforme du système judiciaire au barreau, MKawatsu est un critique virulent du pouvoir excessif du parquet. Ces ténors sont épaulés par une dizaine de juristes.

La défense a pour objectif d’obtenir la libération sous caution de Carlos Ghosn. Il est probable qu’elle cherchera à médiatiser davantage l’affaire que ne l’avaient fait ses prédécesseurs et que se prépare une épreuve de force avec le parquet, affaibli ces dernières années par des revers démontrant les dérives de ses méthodes. Après l’affaire de Mme Muraki en 2009, un condamné à la pendaison en 1968, Hakamada Iwao, a finalement été innocenté en 2014 après avoir passé plusieurs décennies dans le couloir de la mort pour un crime qu’il n’avait pas commis.

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