Au Honduras, la longue traque des assassins de la militante écologiste Berta Caceres

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Trois ans après la mort de la militante indigène, ses proches continuent de dénoncer une justice incomplète.

Par Angeline Montoya Publié aujourd’hui à 10h56

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Affiche à l’effigie de la militante écologiste hondurienne Berta Caceres, à Tegucigalpa, en mars 2016.
Affiche à l’effigie de la militante écologiste hondurienne Berta Caceres, à Tegucigalpa, en mars 2016. FERNANDO ANTONIO/AP

La militante écologiste Berta Caceres savait que son assassinat n’était qu’une question de temps. « Mais c’était une femme libre, et elle a maintenu cet esprit de cohérence et de lutte jusqu’à la fin, refusant de céder à la peur », se souvient le sociologue mexicain Gustavo Castro, témoin direct de sa mort, à son domicile de La Esperanza (ouest), dans la nuit du 2 au 3 mars 2016. Les tueurs lui ont également tiré dessus. La balle a frôlé son oreille. Il a survécu.

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Indigène et féministe de renom, Berta Caceres s’en était prise à l’édification d’une centrale hydroélectrique, le projet Agua Zarca, par une entreprise hondurienne, DESA, en dénonçant les risques écologiques du barrage et le fait que la communauté lenca, qui considère le fleuve Gualcarque comme un lieu sacré, n’avait pas été consultée. La consultation des peuples indigènes avant tout projet sur leur territoire est un droit qui figure dans la convention 169 de l’Organisation internationale du travail, ratifiée en 1995 par le Honduras.

Le 29 novembre 2018, sept personnes ont été reconnues coupables de l’assassinat de Berta Caceres et de la tentative d’assassinat de Gustavo Castro. Parmi elles, le gérant de communication de DESA, un officier de l’armée hondurienne et un lieutenant à la retraite et ex-chef de sécurité de l’entreprise. Les peines n’ont pas encore été prononcées.

Procès plusieurs fois repoussé

Trois ans après les faits, ses proches et l’association qu’elle dirigeait – le Conseil civique d’organisations indigènes et populaires du Honduras (Copinh) – dénoncent pourtant un procès biaisé et « illégal ». Avant même son commencement, les parties civiles avaient présenté de nombreux recours.

« Nous considérons que les prévenus étaient effectivement coupables du meurtre de Berta, mais les preuves contre eux étaient trop faibles, avec le danger qu’ils se pourvoient en cassation et soient très vite absous et libérés, explique Gustavo Castro, joint au téléphone. De nombreuses preuves que nous avions apportées n’ont pas été admises par le parquet, mais de faux témoignages l’ont été… »

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Plusieurs fois repoussé, le procès a finalement débuté en octobre 2018… sans les avocats des proches de Berta Caceres et de Gustavo Castro, dont la constitution de partie civile a été rejetée. Leur représentation a d’office été attribuée au parquet général. « La représentation des victimes n’aurait pas dû retomber entre les mains d’une institution qu’elles avaient dénoncée de nombreuses fois », a pointé l’organisation Amnesty International, qui a dénoncé « une justice rendue à moitié ».

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