Au Chili, les classes moyennes étouffées par le surendettement

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À l’instar de la famille Santander Tapia, les classes moyennes manifestent depuis un mois, dénonçant les inégalités sociales sur fond de surendettement des ménages. Une crise inédite depuis la fin de la dictature.

Par Publié aujourd’hui à 14h21

Temps de Lecture 3 min.

Elsa Santander Tapia (4e en partant de la g.), entourée de son fils Pablo, de sa belle-fille Javiera, et de ses sœurs, Mireya et Monica. Éducation, santé, immobilier…La famille est lourdement endettée et peine à assurer les dépenses du quotidien.
Elsa Santander Tapia (4e en partant de la g.), entourée de son fils Pablo, de sa belle-fille Javiera, et de ses sœurs, Mireya et Monica. Éducation, santé, immobilier…La famille est lourdement endettée et peine à assurer les dépenses du quotidien. Diego Figueroa/Migrar Photo pour M Le magazine du Monde

La petite maison d’Elsa Santander Tapia est entourée d’une ribambelle d’autres, semblables, dans une rue tranquille de Pudahuel, en grande banlieue de Santiago. L’aéroport international se trouve à cinq minutes en voiture, mais la famille n’a pas vraiment l’occasion de le fréquenter. « Nos dépenses sont très contrôlées, explique Elsa, 55 ans, assise dans son salon au mobilier jaune canari. La seule raison pour laquelle j’ai une connexion Internet, c’est pour eux », s’amuse-t-elle en désignant du menton son fils, Pablo, et sa belle-fille, Javiera Riquelme.

L’un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE

Le jeune couple – 27 ans tous les deux – partage la maison avec Elsa pour lui permettre de réduire ses dépenses et de mettre de l’argent de côté pour déposer une demande de crédit immobilier. Elsa est toujours en train de rembourser le sien, un tiers de ses revenus de fonctionnaire dans la santé (elle gagne 575 euros par mois) y passe chaque mois. « Quelques mois de retard de paiement, et on risque de perdre la maison. Ce système est impitoyable », dénonce-t-elle.

« Au Chili, tout fonctionne à crédit. Les gens s’endettent sans cesse, on est obligés de le faire si l’on veut accéder à une bonne éducation et à un logement correct », déplore Javiera, longs cheveux noirs et tee-shirt assorti au mobilier. Militante au sein du Parti socialiste, elle s’est mobilisée dès le début du mouvement social qui embrase le Chili depuis la mi-octobre.

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La vague de colère sociale, lancée par les manifestations des lycéens et des étudiants contre l’augmentation – annulée depuis – du ticket de métro à Santiago s’est étendue à l’ensemble de la société. En même temps d’autres revendications s’y agrégeaient : accès à l’éducation, à la santé, à une retraite décente… Jour après jour, malgré une répression brutale, des centaines de milliers de Chiliens ont gagné les rues, appelant à la fin des inégalités et de l’extrême privatisation des services publics dans le pays.

Aujourd’hui publicitaire, Javiera s’est endettée sur vingt ans pour étudier dans l’une des meilleures universités du pays, tout comme Pablo, nutritionniste, qui travaille pour une grande entreprise internationale. Au Chili, l’un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE, l’université est payante et extrêmement chère – seuls les meilleurs élèves et ceux issus des familles les plus vulnérables peuvent bénéficier de la gratuité de l’éducation. Dans le cas de Javiera et Pablo, chaque mois d’études a coûté près de 400 euros. « Je voulais à tout prix que Pablo étudie à l’université. Dans ma famille, personne n’avait eu cette chance », explique la mère du jeune homme.

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