Au Chili, le coronavirus progresse et alimente la colère sociale

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Le gouvernement distribue des colis de vivre au moment de l’épidémie de coronavirus,  à Santiago du Chili, le 22 mai 2020.
Le gouvernement distribue des colis de vivre au moment de l’épidémie de coronavirus,  à Santiago du Chili, le 22 mai 2020. IVAN ALVARADO / REUTERS

Sur la plaza Italia, épicentre de la contestation qui a éclaté fin octobre 2019 à Santiago pour réclamer une société moins inégalitaire, les messages lumineux projetés par un groupe d’artistes militants sur la façade des immeubles ne parlent plus de « dignité », mais désormais de « faim », en référence à la situation que traversent les quartiers pauvres de la ville en raison du coronavirus.

Mi-mai, des manifestations ont éclaté dans plusieurs communes de banlieue de la capitale, des dizaines de Chiliens bravant le confinement pour dénoncer l’insuffisance des aides de l’Etat face aux difficultés économiques provoquées par la pandémie. Le gouvernement a annoncé la distribution de 2,5 millions de colis alimentaires et déployé un revenu d’urgence familial pour les familles pauvres, de l’ordre de 65 000 pesos (74 euros) par personne. Un montant « insuffisant pour permettre à ces familles de vivre correctement », dénonce Marco Kremerman, économiste du think tank Fundación Sol.

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Après avoir semblé relativement épargné par la propagation du virus en mars et en avril, le Chili a finalement été rattrapé par l’épidémie : au 22 mai, ce pays de 18 millions d’habitants comptait près de 62 000 cas confirmés de Covid-19 et recensait 630 décès. Les hôpitaux sont au bord de la saturation, atteignant un taux d’occupation de 95 % des lits en soins intensifs dans la région de Santiago. Le président de droite Sebastian Piñera et son gouvernement, qui avaient encouragé dès la fin avril la réouverture des centres commerciaux et la reprise du travail présentiel, ont dû faire marche arrière le 13 mai en plaçant, pour la première fois, l’ensemble de la région de Santiago – où vivent 7 millions de personnes – en confinement.

Cette mise à l’arrêt forcée entraîne une importante perte de revenus pour les familles les plus vulnérables, dans un pays où plus de 30 % des actifs travaillent dans le secteur informel. « Si la société chilienne n’était pas si inégalitaire, les familles qui souffrent de la faim actuellement ne seraient pas dans cette situation », indique Rodrigo Herrera, économiste du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Chili.

Classe moyenne vulnérable

L’indice de développement humain élaboré par le PNUD classe pourtant le Chili régulièrement en tête des pays d’Amérique du Sud, « en compétition avec l’Uruguay, précise M. Herrera. Il y a eu de grandes avancées réalisées en termes d’augmentation des revenus et d’accès à la santé et à l’éducation. Mais il y a toujours énormément d’inégalités ».

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