Au Chili, la parité a profité aux hommes lors de l’élection de l’Assemblée constituante

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Francisca Linconao, autorité spirituelle du peuple mapuche, vote lors de l’élection des membres de l’Assemblée constituante, à Temuco, au Chili, le 16 mai 2021.

L’élection de l’Assemblée constituante au Chili n’en finit pas de livrer son lot de surprises. Première mondiale, l’Assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution, dont les 155 membres ont été élus les 15 et 16 mai, est entièrement paritaire, à un siège près. Plusieurs mois avant le scrutin, en mars 2020, les organisations féministes avaient obtenu l’inscription de cette règle, également appliquée aux candidatures : chaque liste, établie par affinité idéologique et district, devait comporter autant d’hommes que de femmes, afin de garantir une offre électorale strictement égale dont les résultats seraient éventuellement rééquilibrés. Ceux-ci l’ont finalement été à la faveur des hommes : au total, 11 femmes élues ont dû céder un siège à un homme et cinq hommes à une femme, selon l’Observatoire de la nouvelle Constitution, un centre d’études analysant le processus constitutionnel.

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« C’est ça la parité. D’ailleurs, il est préférable d’employer le mot intégrer à céder. Il n’a jamais été question de surreprésenter les femmes, la parité de cette élection reste la plus grande avancée démocratique de ces dernières années au Chili », estime Pamela Figueroa, politiste et coordinatrice de l’Observatoire de la nouvelle Constitution. La modification au sein des dix-sept sièges réservés aux populations autochtones, sorte d’élection dans l’élection, s’avère particulièrement frappante : quatre femmes élues ont laissé leur siège à un homme. En vertu de ces mêmes mécanismes de correction, le siège supplémentaire au sein de l’Assemblée revient d’ailleurs à un homme : ils sont 78 pour 77 femmes.

« La parité ne relève pas d’un coup de main additionnel pour les femmes mais du principe d’égalité », corrobore Catherine Reyes-Housholder, chercheuse au Centre d’études du conflit et de la cohésion sociale (COES) et spécialiste des questions de genre en politique. « Les études montrent que, sans loi de parité, les partis tendent à proposer davantage de candidats hommes, en supposant que les citoyens préfèrent ce genre de profil. Or, on s’aperçoit, avec cette élection, que si l’offre est paritaire, les citoyens votent autant ou plus pour des candidates femmes qui sont tout aussi compétitives », analyse la chercheuse.

« Renouveau politique »

Autre surprise du scrutin : la grande victoire des candidatures indépendantes, dans l’ensemble marquées à gauche. Dans le détail, les femmes ont été préférées aux hommes sur ces listes-là, selon l’Observatoire de la nouvelle Constitution. « Les femmes incarnent davantage le renouveau politique », analyse Mme Figueroa. Durant la période précédant le scrutin, de nombreuses candidates ont clairement revendiqué leur féminisme, une première également pour une campagne. « Rentrer chez nous et retrouver un foyer sûr (sans violence de genre), cela relève du sens commun », clame ainsi, dans son spot de campagne, Giovanna Roa Cadín, l’une des candidates élues sur une liste de gauche, portant, noué au poignet, un foulard vert, symbole de la lutte pour la légalisation de l’avortement.

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