[ad_1]
Des produits plus chers que sur le marché noir, des fumeurs de joints toujours stigmatisés… Près d’un an après la légalisation du cannabis et de la marijuana dans le pays nord-américain, le bilan est contrasté.
Article réservé aux abonnés

Le 17 octobre 2018 restera gravé dans sa mémoire. Ce jour-là, Alex s’est rendu comme des centaines d’autres Québécois devant les portes de la Société québécoise du cannabis (SQDC) pour « participer à cette journée historique ». Rue Sainte-Catherine, en plein centre de Montréal, les fumeurs de joints étaient venus dès l’aube pour être « les premiers à acheter du cannabis légal ». « Il y avait des gens de tout âge, il y avait de la joie et de l’excitation, c’était vraiment le fun ! », raconte ce Montréalais, trentenaire, qui a commencé dès l’âge de 14 ans à consommer des drogues douces.
Alors que, en France, le sujet est revenu, fin juin, sur le devant de la scène, avec un appel à la légalisation signé par plusieurs parlementaires, le Canada est devenu, en 2018, la première nation du G7 à autoriser la marijuana à des fins récréatives, sur une promesse électorale de Justin Trudeau. Le cannabis a été mis en vente légalement dans toutes les provinces du pays. À elles d’organiser la suite.
Dans la province du Manitoba, la vente est gérée par le secteur privé ; la Colombie-Britannique a choisi un modèle hybride combinant le public et le privé ; et le Québec a opté pour un monopole d’État achetant la drogue à des producteurs légaux pour la revendre dans des magasins officiels. Un peu partout, les débuts ont été épiques avec rupture de stocks et chômage technique dans les boutiques, le tout sur fond de médiatisation intense.
Durant plusieurs mois, les producteurs légaux ont été incapables de répondre à la demande. Si bien qu’un grand nombre de fumeurs continuent à s’approvisionner au marché noir, dont les prix restent plus attractifs. Le cannabis légal se vend presque deux fois plus cher que sur le marché illicite, soit presque 10 dollars canadiens le gramme en moyenne. « J’ai réussi à acheter du cannabis une seule fois en boutique, confie Sandra, une jeune avocate. J’ai été très déçue : on ne peut pas voir les produits, c’est plus cher et je ne l’ai pas trouvé bon. »
Philippe et Jessica, un couple vivant dans le quartier bobo du Mile End, se disent « en faveur de la légalisation », mais font toujours affaire avec leur dealer. « Les magasins ferment à 17 heures. C’est justement le moment où beaucoup de gens quittent le travail et vont s’approvisionner ! » D’après des données compilées quatre mois après la légalisation, la consommation de cannabis est restée stable au Canada. « Nous n’observons pas de changement significatif, a déclaré le directeur adjoint de la division des enquêtes spéciales à Statistique Canada, Sylvain Tremblay. Il faudra éventuellement attendre quelques mois pour noter des différences. »
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: