Au Canada, l’espoir d’un baby-boom de bélugas

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Des touristes observent un petit rorqual, sur le fleuve Saint-Laurent, au Québec.
Des touristes observent un petit rorqual, sur le fleuve Saint-Laurent, au Québec. MICHEL GUNTHER / BIOSPHOTO

LETTRE DE MONTRÉAL

Les effets de la pandémie du Covid-19 auront peut-être eu une vertu : celle d’avoir fait découvrir aux habitants de toutes les grandes villes confinées de la planète le silence. Au minimum, l’absence de bruit. Au fond des océans, les mammifères marins ont sans doute, pour la première fois depuis longtemps, vécu la même expérience. L’histoire ne dit pas encore quels bouleversements momentanés ce retour du calme va introduire chez les humains, mais les scientifiques du monde marin jubilent déjà à l’idée d’observer les effets que cette accalmie sonore va avoir sur leurs objets d’étude préférés.

Le Québec se prépare tout particulièrement. Sur la carte « whalemap », on peut suivre en direct l’arrivée dans le golfe du Saint-Laurent des premières baleines noires, revenues des eaux chaudes des côtes de la Floride où elles ont passé l’hiver. Les bélugas, qualifiés de « marsouins blancs » par le navigateur Jacques Cartier qui les repéra lors de son deuxième voyage au pays en 1535, s’approchent également dès la fin du printemps de ce carrefour maritime prisé que constitue la rencontre du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saguenay.

Espèces fragilisées

Robert Michaud, directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (Greem) installé à Tadoussac, La Mecque touristique pour l’observation des baleines au Québec, s’enflamme : « Je sais qu’il est malvenu de se réjouir de cette pandémie, mais c’est un devoir pour nous de tenter de profiter d’une telle opportunité ! Nous allons peut-être parvenir cette année à vérifier des hypothèses que nous émettons depuis plusieurs années, à savoir que le comportement et la santé des baleines sont directement liés aux bruits générés par l’activité humaine », explique celui qui pilote actuellement avec Pèches et Océans Canada, une étude sur l’impact du trafic maritime sur les baleines du Saguenay.

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Les baleines sont en effet dotées d’un puissant sonar, dont elles dépendent pour se déplacer, communiquer entre elles et se nourrir. La pêche intensive dont elles ont été victimes jusqu’en 1979 les a d’abord décimées – il ne reste que 410 baleines noires recensées par le Greem et quelque 900 bélugas – ; l’activité humaine exponentielle de ces dernières décennies finirait de fragiliser ces espèces en voie de disparition en envahissant leur habitat acoustique. La baleine à bosse a même dû s’adapter au bruit assourdissant généré par les passages de navires et de cargos, en modifiant son chant pour continuer de se faire entendre de ses comparses.

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