au Caire, en Egypte, la « parade dorée » de 22 pharaons et de Sissi

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Publié hier à 16h42, mis à jour hier à 17h55

La Parade dorée des pharaons qui a immobilisé le centre du Caire samedi 3 avril est immortalisée sur la Toile. Il suffit d’un clic pour revivre le spectacle grandiose qui a accompagné le transfert de vingt-deux momies royales du célèbre Musée égyptien de la place Tahrir vers le Musée national de la civilisation égyptienne.

L’évènement fastueux était destiné à promouvoir l’image de l’Egypte sur la scène internationale : la manne touristique est en berne, sous le coup de la pandémie de Covid-19. Mais le défilé, célébré en amont comme un moment historique par des médias nationaux, avait aussi un tour très politique : l’ambition était de faire vibrer la fibre patriotique, d’unir dans un sentiment de fierté nationale – voici que l’Egypte était de nouveau au cœur de l’attention mondiale ! Dans ce show, le président Abdel Fattah Al-Sissi, qui dirige d’une main de fer le pays, s’est lui-même mis en scène, en « accueillant » les dépouilles de rois et reines de l’Egypte antique en leur nouvelle demeure.

La garde présidentielle prépare les chevaux de la parade, le 3 avril 2021, au Caire.
La sécurité est renforcée dans le centre du Caire, notamment sur le toit de l’hôtel Ritz-Carlton qui surplombe la place Tahrir, au  Caire, 3 avril 2021.
Des chars ont spécialement été conçus pour acheminer les momies, vers le Musée national de la civilisation égyptienne. Chacun porte le nom du pharaon qu’il transporte, au Caire, 3 avril 2021.
Une délégation officielle inspecte la mise en place de la parade avant son commencement, au Caire, 3 avril 2021.

Les Egyptiens ont été nombreux à applaudir la réussite de la parade, alliant figurants en costumes, garde montée, chanteurs populaires, danseuses et jeux de lumières. Un vent de « pharaomania » s’est aussi levé chez les plus jeunes.

Mais les polémiques n’ont pas manqué non plus, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations entre amis : la glorification du passé peut-elle masquer les inégalités et les peurs du présent ? Quel sera le retour sur investissement de cette dépense somptuaire, dans un pays sous ajustement structurel et politique néolibérales ? Le tempo était-il opportun pour une telle opération de communication, alors que le virus mondial empêche un retour imminent des touristes étrangers ?

La fanfare ouvre la cérémonie, au Caire le 3 avril 2021.
Les artistes et les membres de la garde présidentielle repartent en coulisse, au Caire, le 3 avril 2021.
Des acteurs portent des soucoupes qui symbolisent le soleil pendant la parade des pharaons, au Caire, le 3 avril 2021.
Les chars défilent dans l’ordre chronologique des règnes des rois qu’ils transportent au Caire, le 3 avril 2021.
Le cortège des vingt-deux momies quitte le Musée égyptien du Caire, proche de la place tahrir, où elle demeuraient depuis plus d’un siècle, le 3 avril 2021.
Les journalistes et quelques badauds assistent à la cérémonie autour de la place Tahrir du Caire, illuminée pour l’occasion, le 3 avril 2021.
Les flaneurs s’immortalisent devant les posters de la cérémonie, au Caire, le 3 avril 2021.

Nombreux ont été ceux, enfin, à noter l’absence de la foule : les Egyptiens avaient été priés de regarder à la télévision ce convoi peu banal, entouré de mesures de sécurité drastiques. Mais même lorsque le rideau est retombé sur la place Tahrir, des Cairotes qui espéraient s’y faire photographier, emporter une bribe de réjouissances avec eux, ont été éconduits par des gardes. C’est ainsi qu’il en va du reste, au quotidien, sur ce lieu emblématique du Caire. Comme un rappel, s’il en fallait, que le narratif est étroitement contrôlé.

Le 4 avril 2021, les vingt-deux momies sont présentées dans la hall principal du nouveau Musée national de la civilisation égyptienne, à Fostat, au Caire.
Les visiteurs examinent une statue de granit de Khonsu, l’ancien dieu égyptien de la Lune (à gauche), et les étudiants du département des antiquités de l’Université de Zagazig écoutent les commentaires sur le buste du roi Akhenaton (à droite), au Musée national de la civilisation égyptienne du Caire, le 4 avril 2021.
Une étoffe monumentale brodée à la main en provenance de la Kabaa (l’édifice au centre le mosquée de La Mecque, le lieu le plus sacré de l’islam) est exposé pour l’occasion, au Caire, le 4 avril 2021.
Le cercueil vieux de 2 100 ans du prêtre appelé Nedjemankh, à l’intérieur du Musée national de la civilisation égyptienne récemment ouvert sur le site archéologique d’El-Fustat, au Caire, le 4 avril 2021.
Le Musée national de la civilisation égyptienne comprend deux salles, dont la salle « la Parade dorée des pharaons » qui abrite les vingt-deux momies royales, au Caire, le 4 avril 2021.
Le Musée national de la civilisation égyptienne souhaite abriter une collection de 50 000 objets, datant de la préhistoire à nos jours, au Caire, le 4 avril 2021.
Une jeune fille porte une robe aux couleurs de l’Egypte sur le parvis du nouveau Musée national de la civilisation égyptienne, au Caire, le 4 avril 2021.

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