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Sur la carte du Brésil, il ne reste plus que 42 points verts, représentant les hôpitaux-maternités qui obéissent encore à la loi. Le code pénal de 1948 permet en effet à ces structures de réaliser un avortement dans quelques cas bien précis : en cas de risque de mort de la femme enceinte, à la suite d’un viol et, depuis 2012, lors de la détection d’une anencéphalie fœtale.
Aux côtés des points verts, il y a désormais sur la carte 64 maternités inscrites en violet, où le service n’existe plus. Les médecins, par objection de conscience, se refusent à pratiquer l’avortement. Enfin, 20 hôpitaux en orange n’offrent plus ce service depuis le début de la pandémie due au coronavirus. Cette carte, réalisée par la branche brésilienne de l’ONG britannique Article-19, doit être régulièrement actualisée : « On appelle, on enquête auprès des hôpitaux, car la tendance est toujours à la disparition des services d’avortement. On a créé cette carte parce que la situation évolue sans cesse et que les femmes ont de vraies difficultés pour s’informer si elles veulent avorter », explique Ana Gabriela Ferreira, qui coordonne ce travail pour l’ONG.
Ce qui saute désormais aux yeux est un désert médical pour avorter : un seul hôpital dans la ville de Manaus offre ce service pour les six Etats de l’Amazonie brésilienne ; aucun hôpital dans les Etats du Maranhao et du Piaui, dans le nord-est du pays. Mais même dans les Etats plus riches et peuplés, il faut faire des kilomètres si on doit avorter. Huit hôpitaux réalisent ce service pour tout l’Etat de Sao Paulo, qui compte 44 millions d’habitants, et cinq maternités pour les 18 millions d’habitants de celui de Rio de Janeiro.
Compliquer la tâche des médecins
« Ne pas offrir ce service est illégal, mais personne ne va les obliger. Bien au contraire, ce sont plutôt les médecins qui respectent la loi qui sont dans le collimateur du gouvernement », ajoute Mme Ferreira. Personne n’a vraiment été surpris par le décret du ministre de la santé, le 28 août, qui complique singulièrement tant les conditions d’avortement pour les femmes que le travail des médecins. Désormais, le personnel médical est tenu de rédiger un rapport remis à la police sur les circonstances du viol, alors qu’actuellement, la femme ne doit donner ces détails qu’à une équipe médicale restreinte, et choisit de porter plainte ou pas. La présence d’un anesthésiste serait obligatoire dans cette équipe, compliquant inutilement la tâche.
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