Au Brésil, le ministre de l’environnement soupçonné de trafic illégal de bois

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Le ministre de l’environnement brésilien, Ricardo Salles, à Brasilia, le 19 mai.

Ministre ultra-polémique du gouvernement brésilien, il se savait depuis des semaines sur la sellette. Mercredi 19 mai, dans la matinée, une série de perquisitions a été effectuée par la police fédérale au domicile et dans les bureaux du ministre de l’environnement, Ricardo Salles, dont une partie de la classe politique réclame désormais la démission.

Le ministre ainsi que des fonctionnaires de son administration sont soupçonnés de corruption et malversation pour avoir favorisé un vaste réseau illégal de trafic de bois d’Amazonie destiné à l’exportation. Signe de l’importance des crimes suspectés : l’opération, baptisée Akuanduba (du nom d’une divinité des Indiens Arara), a mobilisé, mercredi, quelque 160 agents de police pour 35 mandats de perquisition à Brasilia, Sao Paulo et dans l’Etat du Para (Amazonie).

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Dans la foulée, un juge du Tribunal suprême fédéral (STF), Alexandre de Moraes, a également autorisé la levée du secret bancaire sur les comptes de M. Salles. Dix hauts fonctionnaires du ministère de l’environnement ont également été suspendus de leurs fonctions par la justice, dont Eduardo Bim, le président de l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama).

L’opération est d’une ampleur inédite, jamais vue concernant un ministre de l’environnement, accusé ici de contribuer lui-même à la destruction de la nature. Ricardo Salles − qui s’est rendu au siège de la police fédérale à Brasilia mercredi pour exiger des explications − a dénoncé une action « exagérée, superflue », assuré agir « dans le respect des lois » et manifesté sa « surprise » devant l’ampleur des perquisitions.

Détricoter discrètement la législation

En réalité, voilà des mois que la police enquêtait sur de possibles malversations commises par le ministre et son équipe. En poste depuis janvier 2019 et l’accession au pouvoir de Jair Bolsonaro, Ricardo Salles, avocat de formation de 45 ans aux airs de gendre idéal, est la bête noire des ONG, accusé d’encourager activement la déforestation en Amazonie.

Outre les accusations récentes de trafic de bois, l’homme s’est illustré, depuis deux ans, en coupant drastiquement les budgets des agences de protection de la nature et en remerciant les principaux chefs de celles-ci. Il a également assoupli largement les normes environnementales et reçu à bras ouverts, à Brasilia, des personnalités condamnées pour déforestation illégale. Au mois d’avril 2020, lors d’une réunion ministérielle, alors que toute l’attention était focalisée sur la pandémie de Covid-19, Ricardo Salles avait appelé à profiter opportunément du moment pour « passar a boiada » (« faire le troupeau de bœufs ») : en clair, détricoter discrètement la législation environnementale.

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