Au Brésil, l’agrobusiness et la classe politique unis contre la clause de précaution

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Le secteur s’inquiète du chapitre 14 du traité de libre-échange qui insiste sur le respect d’engagements sur l’environnement.

Par Publié aujourd’hui à 10h57, mis à jour à 11h15

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Le président du Brésil,Jair Bolsonaro, lors du G20  d’Osaka, au Japon,  le 29 juin.
Le président du Brésil,Jair Bolsonaro, lors du G20  d’Osaka, au Japon,  le 29 juin. JORGE SILVA / REUTERS

L’accord avait été salué comme une victoire « historique ». Quand bien même l’industrie brésilienne redoutait le déferlement de produits européens, l’agronégoce, sûr de son avantage compétitif, y voyait la promesse d’une prospérité économique bienvenue pour un pays dont l’activité est à l’arrêt depuis trop longtemps.

Mais après l’euphorie de l’annonce d’un accord de libre-échange entre les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) et l’Union européenne (UE), vendredi 28 juin, les producteurs ont pris peur. En cause : le chapitre 14 des principes du traité, qui stipule le respect d’engagements stricts sur l’environnement – comme le fait d’exclure des viandes provenant d’élevages issus de zones récemment déforestées –, le droit du travail – interdisant le recours au travail des enfants – et la santé. Le dispositif pourrait ainsi barrer l’achat de produits suspectés de contenir des pesticides interdits dans l’UE ou de viandes provenant de zones de déforestation récente et illégale, sans attendre les conclusions d’études scientifiques.

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Ce principe de précaution entend éviter de signer un chèque en blanc à un partenaire commercial peu soucieux de la cause écologique et suspecté de légèreté sur les normes sanitaires. A juste titre ? Depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, en janvier, la destruction de la forêt amazonienne aurait atteint quelque 2 270 km2, l’équivalent d’un territoire grand comme deux fois la Martinique, indique l’Institut national de recherche spatiale (INPE).

Essentiellement liée à l’exploitation commerciale de la forêt prisée pour son bois et ses minéraux, la destruction est aussi due à l’agriculture et à l’élevage. En témoigne l’amende récoltée en 2017 par le groupe JBS, propriétaire des marques Friboi, Seara…, pour avoir acheté des animaux venant de fermes accusées de déforester illégalement. Selon une enquête du Guardian, des ONG Reporter Brasil et Bureau of Investigative Journalism, le géant de l’industrie alimentaire n’aurait pas cessé ses pratiques en 2019.

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Utilisation de pesticides jugés très toxiques

Le pays a aussi défrayé la chronique en homologuant près de 240 pesticides en six mois dont une forte proportion jugés hautement toxiques. « Trois des dix pesticides les plus utilisés au Brésil (atrazine, acéphate et paraquat) sont bannis du bloc européen depuis au moins quinze ans car ils sont neurotoxiques et cancérigènes », rappelle par ailleurs, dans une tribune au quotidien Folha de S.Paulo, mercredi 3 juillet, la sociologue et journaliste Fernanda Mena.

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