Au Brésil, la réforme des retraites entravée par les outrances de Bolsonaro

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Jair Bolsonaro soutient à contrecœur sa propre politique de réforme des retraites, jugée essentielle pour un pays dont la dette dépassant 90 % du produit intérieur brut.

Par Claire Gatinois Publié aujourd’hui à 10h22, mis à jour à 10h24

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Le ministre de l’Economie Paulo Guedes s’exprimant sur la réforme des retraites le 3 avril 2019 devant une commission de la Chambre des députés, tandis qu’une personne tient une feuille disant « Paierez-vous à la fois la dette et la retraite des plus pauvres? »
Le ministre de l’Economie Paulo Guedes s’exprimant sur la réforme des retraites le 3 avril 2019 devant une commission de la Chambre des députés, tandis qu’une personne tient une feuille disant « Paierez-vous à la fois la dette et la retraite des plus pauvres? » Eraldo Peres / AP

La rumeur le disait prêt à ­claquer la porte, agacé d’être attaqué par son propre camp. Mais Paulo Guedes a ravalé ses rancœurs, convaincu qu’il pourrait réussir là où ses prédécesseurs ont échoué.

Critiquant l’impatience des électeurs, voici désormais le super-ministre de l’économie du gouvernement Bolsonaro prêt à relancer la mère de toutes ses batailles : la réforme des retraites. Un projet crucial pour un pays au bord de l’asphyxie financière avec une dette dépassant 90 % du produit intérieur brut, selon le Fonds monétaire international.

Une économie prévue de 230 milliards d’euros

Entre les mains du Congrès depuis fin février, la réforme prévoit une économie pour les caisses de l’Etat de l’ordre de 1 000 milliards de reais (230 milliards d’euros) sur dix ans en fixant l’âge de la retraite à 65 ans pour les hommes et à 62 ans pour les femmes, avec un temps minimal de contribution.

Surtout, comme le vantent les publicités qui s’étalent dans le pays, le projet entend en finir avec les « privilèges » de certains retraités, en particulier les parlementaires et les fonctionnaires. La retraite d’un parlementaire de Brasilia est en moyenne de 21 623 reais (4 953 euros), soit quinze fois celle versée à un employé du secteur privé (1 400 reais), calcule l’Institution fiscale indépendante.

Les marchés trépignent. « La réforme aurait dû être faite il y a dix ans déjà, la situation budgétaire est intenable ! », estime Alberto Ramos, directeur de la recherche pour l’Amérique latine de Goldman Sachs. « Le Brésil dépense 14 % de son PIB dans le paiement des retraites. C’est autant que l’Allemagne ou le Japon qui sont des pays vieux et riches quand le Brésil est un pays pauvre et jeune », poursuit-il.

« La réforme est susceptible d’avoir des conséquences sociales très néfastes, mais du point de vue du redressement des comptes publics, elle est exhaustive et bien étudiée et a le mérite de s’attaquer à certains privilèges », souligne Jorge Boucinhas, spécialiste du droit du travail à la fondation Getulio Vargas de Sao Paulo.

La crainte d’un dérapage des taux d’intérêt et des prix

En cas d’échec, les économistes redoutent un emballement des marchés financiers provoquant une chute de la monnaie, le real, accompagnée d’une hausse des taux d’intérêt et le dérapage incontrôlé des prix. Selon une étude réalisée par l’institut XP, si la réforme n’était pas approuvée avant la fin de 2019, la Bourse de Sao Paulo pourrait s’écrouler de 23 %, et le real se déprécier de 16 % face au dollar. « Celui qui pense que la réforme des retraites n’est pas nécessaire a un sérieux problème (…). Il doit être interné », a lancé Paulo Guedes, lors de son audition en commission parlementaire, début avril.

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