Au bord de l’effondrement, l’Afghanistan en attente de donateurs

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Après une explosion visant le vice-président, à Kaboul, le 9 septembre.

Faut-il soutenir financièrement l’Afghanistan alors que les négociations de paix sont en cours, à Doha, entre les talibans et le régime de Kaboul, ou faut-il attendre qu’elles se terminent ? La question est loin d’être anodine et trahit l’inquiétude de la communauté internationale sur l’avenir du pays. L’ONU, l’Union européenne et la Banque mondiale ainsi que les principales chancelleries n’ont toujours pas confirmé la tenue de la conférence dite « des donateurs », prévue en théorie en novembre à Genève. Des voix estiment que garder en suspens cette promesse de manne financière aiderait à contraindre talibans et gouvernement à trouver un accord. Mais une majorité semble considérer que le pays, au bord du gouffre, n’a pas les moyens d’attendre.

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Tout d’abord, le temps est compté. La dernière conférence de ce type, destinée à collecter l’aide internationale, s’était engagée, en octobre 2016 à Bruxelles, à verser 15,2 milliards de dollars (13,6 milliards d’euros) pour une période qui vient à échéance en décembre. Pour soutenir cet effort, le Fonds monétaire international avait également signé avec Kaboul un nouvel accord de trois ans. Et l’Organisation mondiale du commerce avait intégré l’Afghanistan dans ses rangs, les revenus du secteur privé ayant grimpé, atteignant 1,1 milliard de dollars pour 2015 (982 millions d’euros), dont 800 millions venant de l’exploitation minière.

Sommes astronomiques

Mais rien ne s’est passé comme prévu. L’Afghanistan, dont 55 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, n’est pas parvenu à endiguer ce processus. Si Kaboul a vu pousser les immeubles, la guerre, l’insécurité, la corruption, l’incapacité à construire un Etat et une économie viables ont entravé tout réel développement. Pour ne rien arranger, si, en 2007, le montant de l’aide civile envoyé en Afghanistan atteignait 228 dollars par habitant, ce flux financier s’est tari. L’aide est tombée, en 2017, selon la Banque mondiale, à 105 dollars par Afghan.

Pourtant, des sommes astronomiques ont été injectées dans le pays. Selon l’Institut Watson de l’université américaine Brown (Etat de Rhode Island), la guerre en Afghanistan a coûté, depuis 2001, aux seuls Etats-Unis deux mille milliards de dollars. Pour la même période, d’après l’OCDE, les acteurs internationaux abondaient à hauteur de 70 milliards de dollars au titre de la seule aide civile.

Un fossé à mettre en regard des résultats obtenus sur le terrain militaire et le retour des talibans dans le jeu politique afghan dix-neuf ans après en avoir été chassés. En 2020, la Banque mondiale note que 75 % des dépenses civiles du pays et 90 % du financement de sa sécurité dépendent toujours des donateurs étrangers.

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