Au Bangladesh, 16 personnes condamnées à mort pour le meurtre d’une jeune femme, brûlée vive

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Nusrat Jahan Rafi, 19 ans, avait porté plainte pour harcèlement sexuel contre le responsable de l’école coranique où elle étudiait.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 11h49

Temps de Lecture 2 min.

A Dacca, le 12 avril, des femmes manifestent après l’assassinat de Nusrat Jahan Rafi.
A Dacca, le 12 avril, des femmes manifestent après l’assassinat de Nusrat Jahan Rafi. SAZZAD HOSSAIN / AFP

Au Bangladesh, 16 personnes ont été condamnées, jeudi 24 octobre, pour le meurtre d’une jeune femme de 19 ans, brûlée vive pour avoir porté plainte pour harcèlement sexuel contre le responsable de son école coranique.

La mort de Nusrat Jahan Rafi, en avril, avait suscité une vive émotion et déclenché des manifestations à travers cette nation d’Asie du Sud. Les 16 accusés, dont le professeur de la jeune fille et trois de ses camarades, étaient jugés depuis juin par un tribunal spécial du district de Feni, dans le sud-est du pays.

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« Le verdict prouve qu’aucun meurtre ne reste impuni au Bangladesh. Nous avons l’état de droit », a déclaré le procureur Hafez Ahmed à la presse, une fois cette sentence prononcée dans une salle d’audience bondée et sous haute sécurité. La défense a annoncé son intention de faire appel.

« Déguiser l’affaire en suicide »

Selon les autorités, la jeune femme a été attirée sur le toit d’une école coranique de Sonagazi où elle était élève. Ses assaillants lui ont alors demandé de retirer la plainte pour harcèlement sexuel qu’elle avait déposée peu avant contre le principal de l’établissement.

Face à son refus d’obtempérer, elle a été aspergée d’essence puis brûlée. Elle a succombé à ses blessures cinq jours plus tard, le 10 avril, provoquant un scandale dans ce pays de 160 millions d’habitants.

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D’après la police, au moins cinq des accusés sont directement impliqués dans le meurtre, tandis que les autres sont poursuivis pour les avoir aidés.

Le principal de l’établissement est soupçonné d’avoir planifié ce meurtre depuis sa cellule, où il se trouvait après son arrestation consécutive à la plainte déposée contre lui pour harcèlement sexuel.

« Le but était de déguiser l’affaire en suicide. Mais le plan a échoué, car Rafi a réussi à descendre en feu du toit après que le foulard (avec lequel elle était ligotée) a brûlé, libérant ses mains et pieds », déclarait à l’époque à l’Agence France-Presse Mohammad Iqbal, le responsable de l’enquête.

Une « peine exemplaire »

Nusrat Jahan Rafi s’était rendue au commissariat fin mars pour porter plainte. Une vidéo montre le commissaire prenant sa déposition, mais la qualifiant de « pas grand-chose ».

Tous les accusés avaient plaidé non coupable à l’ouverture du procès. Huit d’entre eux ont déclaré au tribunal que les enquêteurs les avaient forcés à signer des procès-verbaux confessant leur implication dans le crime, certains faisant état de tortures.

Mahmudul Hasan Noman, frère de la jeune femme décédée, a déclaré à l’AFP être satisfait de la décision de justice et a remercié la première ministre, Sheikh Hasina, d’avoir accéléré la procédure dans ce dossier. « Nous voulons une exécution rapide du jugement », a-t-il ajouté.

Une association locale de défense des droits des femmes, Bangladesh Mahila Parishad, qui avait suivi de près ce procès, a salué une « peine exemplaire », disant espérer qu’elle serait dissuasive alors que les cas de viol et de harcèlement sexuel augmentent au Bangladesh. Selon le groupe, seules 3 % des affaires de viol aboutissent à des condamnations dans le pays.

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