Attribution du Mondial 2022 au Qatar : l’enquête confiée à un juge d’instruction

0
90

[ad_1]

A Doha, en 2010, lors de la désignation du Qatar comme pays-hôte du Mondial 2022.
A Doha, en 2010, lors de la désignation du Qatar comme pays-hôte du Mondial 2022. REUTERS/© Fadi Al-Assaad / Reuters

L’enquête de la justice française autour de l’attribution de la Coupe du monde 2022 de football au Qatar s’accélère. Selon Mediapart, le Parquet national financier (PNF) a ouvert une information judiciaire, lundi 9 décembre.

Le 18 juin, l’ex-président de l’Union des associations européennes de football (UEFA), Michel Platini, et Sophie Dion, l’ancienne conseillère technique chargée des sports du président Sarkozy, avaient été placés en garde à vue à Nanterre, dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), avant d’en sortir libres.

Claude Guéant, l’ex-secrétaire général de l’Elysée, avait, lui, été auditionné sous le statut de « suspect libre ». Ce jour-là, les trois protagonistes avaient été confrontés par les enquêteurs. Lesquels voulaient croiser leurs versions divergentes concernant un déjeuner organisé à l’Elysée, le 23 novembre 2010, soit une dizaine de jours avant le vote d’attribution du Mondial 2022.

Un déjeuner au centre de l’enquête

Ce déjeuner est au centre de l’enquête préliminaire du PNF, ouverte en 2016 pour « corruption privée », « association de malfaiteurs », « trafic d’influence et recel de trafic d’influence ». Autour de sa table, Nicolas Sarkozy avait convié Michel Platini, l’émir actuel du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, et le cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani, alors respectivement premier ministre et ministre des affaires étrangères de l’émirat. Selon les archives de l’Elysée, auxquelles Le Monde a eu accès, Mme Dion et M. Guéant ont également participé à ce déjeuner.

« M. Sarkozy ne m’a jamais demandé de voter pour le Qatar »

S’il a reconnu avoir voté pour l’émirat lors du vote d’attribution du Mondial 2022, Michel Platini a toujours assuré qu’il ignorait la présence des Qataris à ce déjeuner avant de s’y rendre. « M. Sarkozy ne m’a jamais demandé de voter pour le Qatar. J’ai cru comprendre, puisqu’il y avait les Qataris, qu’il voulait que je le fasse », confiait-il au Monde, en septembre.

En octobre 2010, un mois avant le déjeuner à l’Elysée, M. Platini avait rencontré, à Genève, Tamim Al-Thani. L’ex-patron du football européen (2007-2015) explique avoir dit à l’émir du Qatar : « Je vote pour toi, mais il faut que la Coupe du monde soit organisée dans tous les pays du Golfe. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La FIFA veut 48 équipes au Mondial 2022, le Qatar devra partager avec ses voisins

Le déjeuner à l’Elysée alimente les soupçons de collusion d’intérêts et d’interventionnisme d’Etat dans les affaires sportives. Il a eu lieu huit mois avant le rachat, en juin 2011, du Paris-Saint-Germain (PSG) par le fonds Qatar Sports Investments (QSI) pour 76 millions d’euros, réglés en une seule fois.

Platini « utilisé par Sarkozy » ?

En privé, M. Platini déplore avoir « été utilisé par Sarkozy qui défendait ses intérêts ». Dans le cadre de son enquête préliminaire, le PNF a aussi cherché à savoir s’il y avait eu un renvoi d’ascenseur entre M. Sarkozy et l’ex-président de l’UEFA autour de l’attribution de l’Euro 2016, en France.

La justice française s’intéresse également à un contrat secret passé entre la FIFA et la chaîne qatarie Al-Jazira, trois semaines avant le scrutin d’attribution. Un bonus de 100 millions de dollars (89 millions d’euros) était prévu en cas de victoire de l’émirat dans les urnes. La somme a été versée à la FIFA. Par ailleurs, les membres votants du comité exécutif de la FIFA se sont vu chacun proposer un bonus de 200 000 dollars avant le scrutin, après le succès du Mondial 2010, en Afrique du Sud.

Lire aussi Michel Platini : « Comment quelqu’un qui a vomi sur la FIFA peut en être le président ? »

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: