« Attirer les plus diplômés occulte un défi crucial, l’économie a un besoin urgent… de main-d’œuvre peu qualifiée »

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Le professeur de sciences politiques, Paul May reproche dans une tribune au « Monde » à l’administration Trump de favoriser l’immigration des élites alors que des secteurs de l’hôtellerie, l’agriculture et la construction manque cruellement de main-d’œuvre.

Publié aujourd’hui à 12h08 Temps de Lecture 4 min.

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« Ironiquement, la volonté de Donald Trump de limiter l’immigration peu qualifiée pourrait nuire à un autre projet phare de son mandat : la rénovation massive des infrastructures du pays (routes, aéroports), et ceci faute de main-d’œuvre suffisante. »
« Ironiquement, la volonté de Donald Trump de limiter l’immigration peu qualifiée pourrait nuire à un autre projet phare de son mandat : la rénovation massive des infrastructures du pays (routes, aéroports), et ceci faute de main-d’œuvre suffisante. » Ingram / GraphicObsession

Tribune. Le 16 mai, le président des Etats-Unis, Donald Trump a dévoilé son projet de réforme du système d’immigration, qui devra être discuté au Congrès dans les mois à venir. Son but consiste à « attirer les meilleurs et les plus brillants à travers le monde ». Actuellement, environ deux tiers des nouveaux résidents permanents sont acceptés sur une base familiale (souvent parce qu’un membre de leur famille vit déjà dans le pays), tandis que 12 % sont admis en raison de leurs expériences professionnelles ou de leurs diplômes.

Le gouvernement affirme vouloir inverser ces proportions. Pourtant, cette insistance sur le besoin d’attirer les plus diplômés occulte un défi crucial pour le pays : des secteurs entiers de l’économie américaine ont un besoin urgent… de main-d’œuvre peu qualifiée. Cette réalité peut sembler contre-intuitive à une époque où il est convenu de souligner l’importance des investissements dans les technologies du numérique et dans l’économie du savoir.

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Or, il se trouve que la prospérité américaine ne repose pas uniquement sur les entrepreneurs et les ingénieurs de la Silicon Valley, mais également sur les cohortes de travailleurs peu qualifiés dans des secteurs comme l’hôtellerie, l’agriculture ou la construction. Les représentants de ces secteurs affirment régulièrement avoir des difficultés à recruter des candidats pour combler certains postes de base au sein de leurs entreprises. Ils se tournent alors vers la main-d’œuvre immigrée, que celle-ci soit entrée légalement sur le territoire ou non.

Forte demande de travail peu qualifié

D’après les chiffres publiés par le PEW Research Center, les immigrés occupent 46 % des emplois dans le domaine de l’agriculture, de la pêche et la foresterie, 35 % dans le domaine du nettoyage et de l’entretien des bâtiments, et 27 % dans la construction et l’extraction. De surcroît, selon les estimations du ministère du travail (Department of Labor), les sans-papiers sont très présents dans certaines professions : ils représenteraient 47 % des ouvriers agricoles, 29 % des couvreurs, et 24 % des agents d’entretien. Cette demande de travail peu qualifié touche également le secteur tertiaire, et augmentera dans les années à venir : les services d’accompagnement aux personnes âgées et de soins à domicile sont particulièrement concernés en raison du vieillissement de la population.

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Ironiquement, la volonté de Donald Trump de limiter l’immigration peu qualifiée pourrait nuire à un autre projet phare de son mandat : la rénovation massive des infrastructures du pays (routes, ponts, aéroports), et ceci faute de main-d’œuvre suffisante. Dans le secteur agricole, les pénuries de main-d’œuvre ont d’ailleurs déjà entraîné une perte de revenus de 3 milliards de dollars au cours de la période 2002-2014.

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