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Elle a la voix frêle et amicale. Se confond en excuses pour son retard, campagne électorale oblige, à quelques jours des législatives extraordinaires du dimanche 26 janvier. Son regard, encadré par des cheveux noirs coupés au carré, vous fixe droit dans les yeux. Mais il devient fuyant et embué de larmes dès lors qu’elle replonge dans son histoire. Celle d’une « survivante » de la violence conjugale, comme elle le décrit elle-même.
Tout le Pérou a vu les images de son agression, filmée par une caméra de vidéosurveillance d’un hôtel d’Ayacucho, dans le centre du pays dans les Andes, d’où elle est originaire. On y voit son ex-conjoint, nu, la traîner au sol par les cheveux alors qu’elle tente de se débattre. Une trace qui constitue à la fois sa chance – la flagrance des violences – et un traumatisme de plus, où la peur et l’humiliation sont restées à jamais gravées. C’était il y a presque cinq ans, en juillet 2015. Elle avait 25 ans.
Depuis, elle mène une bataille judiciaire qui semble ne jamais prendre fin. « A la violence physique s’est ajoutée la violence institutionnelle », estime-t-elle. Malgré les preuves, elle affronte quatre procès. Encore et encore, elle doit détailler son récit constamment remis en doute, prouver les séquelles. Dans un premier temps, la justice ne reconnaît que des « lésions légères » et classe l’affaire sans suite, laissant son agresseur libre.
Le mépris d’une société machiste
Avocate de formation, elle avait pour ambition de travailler dans la diplomatie, mais a dû renoncer à son projet de vie et fuir sa ville natale, se disant menacée par la famille de son ex-conjoint, « riche et influente », précise-t-elle. Elle cherche refuge à Lima, la capitale, ville de 9 millions d’habitants. Seule, mais avec la conviction profonde de son droit à la justice.
Au terme de quatre années, elle obtient en juillet 2019 la condamnation de son agresseur : 11 ans de prison pour tentative de féminicide – moins que les 14 ans requis par le parquet. La tentative de viol avancée par l’accusation, alors même que son agresseur – aujourd’hui en fuite – était nu, n’est pas reconnue. Arlette Contreras juge le verdict « injuste » et « trop peu sévère ». « Elle ne veut pas des miettes, mais une vraie justice, avec un droit à la vérité et à la réparation », explique son avocate, Cynthia Silva. A présent, son combat continue hors des frontières. Elle a saisi la Commission interaméricaine des droits humains de l’Organisation des Etats américains.
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