Après les attentats de Pâques, voyage dans le fief islamiste du Sri Lanka

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Dans l’est de l’île, la ville de Kattankudy est sous l’influence de l’islam radical depuis des années. C’est ici que prêchait Zahran Hashim, l’organisateur des attaques coordonnées du 21 avril.

Sur la photo, où s’alignent sept hommes masqués de foulards gris, il est le seul à apparaître à visage découvert : un barbu au turban noir, le regard lourd. Cet homme d’une quarantaine d’années, c’est Zahran Hashim, l’organisateur des attentats du dimanche de Pâques au Sri Lanka – 253 morts, dont 45 étrangers, et environ 500 blessés. C’est par ce cliché qu’il a revendiqué, post mortem, les pires actions terroristes ayant jamais endeuillé le pays : des explosions déclenchées, selon un « timing » parfaitement étudié, par neuf « bombes humaines » à Colombo, la capitale, puis dans les villes de Negombo et de Batticaloa.

Zahran Hashim, qui s’est lui-même fait exploser en « martyr » de la cause djihadiste ce dimanche 21 avril, était originaire de Kattankudy (50 000 habitants), sur la côte orientale de l’île : une ville à la banale laideur des coins perdus, un bourg industrieux, commerçant et prospère, irrigué d’un fouillis de ruelles se déployant sur une étroite bande de terre entre lagon et océan Indien.

Ici, tout le monde est musulman. Les disciples du Prophète ont beau ne représenter que 10 % de la population de l’ensemble du pays, ils forment, par endroits, notamment dans cette province de l’est, la communauté religieuse la plus importante.

Devant le siège de la National Thoweeth Jama’aath (NTJ, « parti national de l’unicité de Dieu »), organisation au nom de laquelle Zahran Hashim a perpétré les attentats du 21 avril.
Devant le siège de la National Thoweeth Jama’aath (NTJ, « parti national de l’unicité de Dieu »), organisation au nom de laquelle Zahran Hashim a perpétré les attentats du 21 avril. DANISH SIDDIQUI / REUTERS

Bien avant de devenir le cerveau des attentats, Zahran Hashim, fils d’un modeste vendeur de graines et d’épices, a longtemps tenu, localement, le rôle du prêcheur illuminé. Aujourd’hui, alors que le pays est toujours sous le choc de son « 11-Septembre », il « fait honte » à ses coreligionnaires, comme nous le murmure dans son bureau, les yeux baissés, Java Hir, professeur et directeur d’école. « Honte » ? A bien y regarder, ce ne fut pas toujours le cas… « Quel talent il avait, quand même ! », ose ainsi Marzook Ahamed Lebbe, vice-président de l’organisation des mosquées de la ville.

Prêches à la sauvette

Est-ce vraiment un hasard si la dérive de Zahran Hashim a commencé ici ? Kattankudy, la cité aux soixante mosquées, est devenue depuis plus d’une décennie une sorte de « petite Mecque » sri-lankaise : à tout moment, on remarque un minaret, une coupole, parfois encore en construction. Les femmes sont sévèrement voilées de noirs abayas, même si, depuis les attentats, celles qui avaient opté pour le niqab ont dû le laisser au placard, puisqu’il est désormais interdit de dissimuler son visage.

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