après le Brexit, « nous allons être le seul pays anglophone d’Europe »

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Helen McEntee, la ministre irlandaise des affaires européennes, voit dans le Brexit l’éloignement d’un allié mais aussi une occasion de peser davantage dans l’Union.

Propos recueillis par Publié aujourd’hui à 12h25

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Helen McEntee à Dublin, le 30 janvier.
Helen McEntee à Dublin, le 30 janvier. Clodagh Kilcoyne / REUTERS

Helen Mc Entee, 32 ans, est membre du Fine Gael, parti de centre droit irlandais. Elle a été nommée en juin 2017 ministre des affaires européennes dans le gouvernement de Leo Varadkar. Elle envisage les conséquences du Brexit pour l’Irlande.

93 % des Irlandais estiment que leur pays doit rester dans l’Union européenne. Comment l’expliquez-vous ?

Nous sommes membres de la communauté européenne depuis quarante-six ans. Toute une génération a assisté à la considérable transformation de l’Irlande, petite île centrée sur elle-même, en un pays ouvert ayant accès à un marché de 500 millions de personnes et à toutes leurs richesses culturelles, et qui a acquis une place dans le monde. Les investissements de l’Europe dans nos infrastructures, nos écoles, nos universités, nous ont aidés à nous transformer.

L’Union européenne a aussi joué un rôle déterminant dans l’accord de paix de 1998. Les gens voient que cela a été possible du fait que le Nord [province du Royaume-Uni] et le Sud [la République d’Irlande] étaient conjointement membres de l’UE. Nous sommes un peuple qui a toujours voyagé et compté beaucoup d’émigrés, que ce soit après la famine de 1845-1852 ou pendant d’autres périodes difficiles. Nous savons donc combien il est important d’être accueilli ailleurs. Ces liens avec d’autres cultures nous ont rendus très accueillants aux autres, très enclins à travailler avec d’autres peuples, ce qui est l’essence même de l’Europe.

Le Brexit a-t-il renforcé ce sentiment d’adhésion à l’Europe ?

Absolument. Je pense que la solidarité incontestable manifestée par les vingt-six autres pays de l’UE dans la négociation a fait changer d’avis certains Irlandais, et renforcé les convictions proeuropéennes d’autres. Certains prédisaient qu’après le vote du Brexit l’Irlande serait isolée, que les autres pays ne nous soutiendraient pas face au Royaume-Uni. Les Irlandais ont été très sensibles à cette solidarité. Le soutien de ces vingt-six pèse lourd dans leur point de vue sur l’Europe.

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Pensez-vous que ces vingt-six autres pays de l’UE vont vous demander des concessions en échange de cette solidarité, par exemple à propos de votre fiscalité généreuse pour les entreprises ou de la taxation des grands de l’Internet ?

Non, jamais cette question n’a été soulevée et je pense que si cela arrivait, les sondages favorables dont nous venons de parler chuteraient très rapidement, non seulement en Irlande, mais dans toute l’Union, en particulier dans les Etats membres les plus petits. L’idée que l’on nous soutient seulement pour pouvoir exiger quelque chose de nous plus tard n’est pas admissible. Sur des sujets qui ne nous affectent pas directement, nous soutenons d’autres Etats membres, mais pas à condition qu’ils nous soutiennent sur le Brexit. Nous devons faire preuve de solidarité. L’Europe, c’est cela !

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