Après l’attaque contre Aramco, l’Arabie saoudite dans l’impasse

0
178

[ad_1]

Compte tenu de la répugnance de Donald Trump à s’impliquer militairement au Moyen-Orient et des risques très élevés de déclencher une escalade incontrôlable, les options paraissent limitées pour Ryad.

Par Publié aujourd’hui à 06h06

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Attaque contre des installations de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco dans la ville d’Abkaïk, le 14 septembre.
Attaque contre des installations de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco dans la ville d’Abkaïk, le 14 septembre. HAMAD I MOHAMMED / REUTERS

C’est un court-métrage d’animation, à la gloire de l’armée saoudienne, qui avait fait sensation dans le royaume, lors de son apparition sur Internet en décembre 2017. Mais aujourd’hui, dans le contexte des bombardements qui ont frappé l’industrie pétrolière du pays, les autorités de Riyad préféraient sûrement qu’il n’ait jamais existé.

Le film, visionné 1,5 million de fois sur YouTube, dépeint, à la manière d’un « war game », la riposte de l’armée saoudienne à une attaque de l’Iran. Les vedettes des gardiens de la révolution sont mises en déroute, leurs missiles interceptés sans coup férir et, à la suite d’un débarquement amphibie éclair, les soldats de sa Majesté le roi Salman s’emparent de Téhéran et de ses dirigeants. Le tout, sous les acclamations de la population iranienne !

A l’époque, la presse de Riyad avait vanté le « réalisme » de cette vidéo de propagande qui s’ouvrait sur une déclaration particulièrement martiale de Mohammed Ben Salman, le dauphin saoudien, fils du souverain, surnommé « MBS ». « Nous n’attendrons pas que la guerre atteigne l’Arabie saoudite, nous ferons en sorte que la bataille se déroule en Iran même », affirmait-il.

Humiliation terrible

Bravache, impulsif, chauvin, le ton du dessin animé était alors révélateur du durcissement anti-iranien de la diplomatie saoudienne, de son raidissement offensif. Ce virage, incarné par le jeune prince héritier, architecte de la guerre au Yémen, était justifié, aux yeux de la couronne, par l’ingérence croissante de la République islamique dans les affaires arabes.

Vingt et un mois plus tard, la réalité a rattrapé la fiction, mais pas dans le sens imaginé par les auteurs du film. Le système de défense antiaérien saoudien a été incapable de contrer l’attaque qui s’est abattue, samedi 14 septembre, sur la plus grosse raffinerie du royaume, à Abkaïk, dans l’est du pays, et sur le champ pétrolier adjacent de Khuraïs.

« C’est un coup très dur porté à la crédibilité de l’Arabie vis-à-vis des Occidentaux », constate un homme d’affaires étranger, qui a ses entrées à Riyad. Revendiquée par les rebelles Houthis du Yémen, mais attribuée par le département d’Etat américain à l’Iran, l’opération, d’une audace inédite, a amputé l’Arabie saoudite de la moitié de sa capacité de production pétrolière. Une humiliation terrible, un véritable casus belli.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: