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Comment la République islamique pourra-t-elle répondre à un pareil coup ? Après des mois de tensions renouvelées avec Washington et ses alliés, un drone américain a privé l’Iran d’un de ses officiers les plus précieux. Ghassem Soleimani, 62 ans, avait creusé le sillon de l’influence iranienne de Bagdad à Beyrouth en passant par Damas, et jusqu’au Yémen. Il n’est plus, et dans les rues de Téhéran, de longs cortèges de partisans du régime drapés de noir saluent son « martyre » tandis que trois jours de deuil national ont été décrétés.
Samedi, la réponse de Téhéran se résumait en un mot : « Vengeance. » C’est le terme employé par le Conseil national de sécurité iranien qui s’est réuni en urgence et, fait exceptionnel, en présence du guide suprême Ali Khamenei après l’attaque. La vengeance sera mise en œuvre « au bon moment et au bon endroit » et le « régime des Etats-Unis » sera tenu responsable de toutes les conséquences de l’assassinat.
La République islamique temporise-t-elle ? Pour Téhéran, ne rien faire serait perdre toute crédibilité auprès de ses alliés et donner raison à Washington. « C’est une déclaration de guerre. La question n’est pas de savoir s’il y aura des représailles mais de savoir quand », estime Ali Vaez, chargé du dossier iranien à l’International Crisis Group : « On peut aussi se demander si elles seront directes ou indirectes, contre des intérêts américains ou contre des alliés de Washington ? Directement par les forces iraniennes ou via des alliés de Téhéran ? En Irak ou ailleurs dans la région ? »
Tournant
Le chercheur souligne que les risques d’erreurs d’appréciation sont extrêmement élevés de part et d’autre. L’Iran peut estimer qu’une réaction modérée évitera une nouvelle escalade américaine ou au contraire frapper plus fort encore en misant une dernière fois sur l’aversion affichée du président américain aux conflits lointains. Tout dépendrait alors de la réaction américaine : réduction des tensions ou conflit ouvert aux implications incalculables ? Les Etats-Unis ont déjà annoncé l’envoi de 3 500 soldats supplémentaires au Moyen-Orient.
Quoi qu’il advienne, l’assassinat marque un tournant dans la confrontation qui s’est installée entre les Etats-Unis, leurs alliés et Téhéran depuis la sortie américaine, en 2018, de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. La politique de « pression maximale » contre l’Iran alors décidée par Washington, durcie au printemps 2019 par le renforcement de sanctions économiques contre la République islamique, s’était trouvée confrontée à une politique de « résistance maximale » de la part de Téhéran dans la région, doublée d’un désengagement progressif et régulier de la République islamique vis-à-vis de ses obligations au titre de l’accord nucléaire.
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