après l’asphyxie de quatre détenus, le lourd bilan du massacre des prisonniers d’Altamira

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Avec 62 morts au total, ce massacre est l’un des plus sanglants de l’histoire du Brésil, depuis celui de Carandiru, en 1992, à Sao Paulo qui avait fait 111 victimes.

Par Publié le 01 août 2019 à 00h53

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La famille présente lors des funérailles d’un prisonnier tué dans la prison d’Altamira, le 31 juillet.
La famille présente lors des funérailles d’un prisonnier tué dans la prison d’Altamira, le 31 juillet. Raimundo Pacco / AP

Les quatre rescapés, menottés, ont échappé à la décapitation, mais pas à la mort. Mercredi 31 juillet, deux jours après le massacre survenu dans le centre pénitencier d’Altamira, dans l’Etat du Para au Nord Est du Brésil, où 58 prisonniers ont été assassinés lors d’une guerre de gangs, quatre autres prévenus ont été retrouvés asphyxiés dans le camion de police assurant leur transfert vers un établissement de haute sécurité. C’est en ouvrant les portes du véhicule, à Maraba, une ville à un peu plus de 600 kilomètres de Belem que les forces de l’ordre ont fait leur macabre découverte.

« Ils devaient être blessés, non ? », a réagi le chef de l’Etat Jair Bolsonaro, ajoutant « des problèmes peuvent arriver ». Interrogé après la première tuerie de lundi, le président d’extrême droite, adepte de la maxime « un bon bandit est un bandit mort » avait affirmé « demandez aux victimes [des prévenus] ce qu’elles en pensent ! ». Des 58 prisonniers retrouvés morts, 16 au moins ont été décapités. Leurs têtes ont été déposées par les policiers à l’extérieur de l’établissement dans un grand sac en plastique pour que les familles puissent les identifier. La plupart des proches auraient vomi. Avec 62 morts au total, le massacre perpétré dans une prison est l’un des plus sanglants de l’histoire du Brésil, depuis celui de Carandiru, en 1992, à Sao Paulo qui avait fait 111 victimes.

« Valeur de symbole »

Le modus operandi du carnage est bien connu des experts. « La mort par décapitation a une valeur de symbole. Il s’agit pour une faction de montrer qu’elle prend le pouvoir », explique Aiala Couto, géographe professeur et chercheur à l’université du Para. « Les morts asphyxiés dans le camion signent la suite de cette bataille. Il s’agit d’une énorme faille de l’Etat. La police pensait transporter des prisonniers appartenant tous au même gang. Les autorités n’ont en réalité aucun contrôle de la situation », observe-t-il.

Autrefois petite ville paisible sur les berges du fleuve Xingu au cœur de l’Amazonie, Altamira est devenue, à la faveur de la construction de la route transamazonienne dans les années 1970 et du barrage hydroélectrique Belo Monte lors de la présidence de Dilma Rousseff (2011-2016) le berceau de la violence et du crime organisé. Deux gangs se livrent une guerre sans merci pour prendre le contrôle du marché de la drogue qui transite depuis la Bolivie et le Pérou jusqu’à l’Europe en passant par le nord du pays : d’un côté le Comando Vermelho, originaire de Rio de Janeiro, de l’autre le Comando Classe A (CCA) groupe local allié au Primeiro comando da capital (PCC) né dans l’Etat de Sao Paulo.

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