Après la mort de George Floyd, les artistes américains entre silence et fureur

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Des manifestants brandissent leurs poings devant un portrait en honneur de  George Floyd, le 4 juin, 2020 à Minneapolis, Minnesota, Etats-Unis.
Des manifestants brandissent leurs poings devant un portrait en honneur de  George Floyd, le 4 juin, 2020 à Minneapolis, Minnesota, Etats-Unis. CHANDAN KHANNA / AFP

Devant pareille brutalité, quelle est l’attitude la plus digne, le cri ou le silence ? La question ébranle les milieux artistiques américains depuis la mort de George Floyd, provoquée le 25 mai par la police de Minneapolis (Minnesota). Dans sa jeunesse, cet Afro-Américain avait fréquenté les cercles hip-hop de Houston (Texas), au point de poser sa voix sur quelques morceaux produits par une gloire locale, DJ Screw. Son décès, d’une insoutenable violence, n’en a que plus heurté les acteurs culturels, outre-Atlantique.

Aussitôt, des fresques à sa mémoire sont apparues sur les murs des villes, de Baltimore à Los Angeles. Affrété par l’artiste Jamie Holmes et sa galerie, un avion a fait flotter au-dessus de Detroit, New York ou Dallas les dernières paroles de Floyd – « Ils vont me tuer » –, en lettres noires sur une banderole blanche. Des cinéastes, de Spike Lee à David Lynch, ont mis en ligne des courts-métrages à son honneur. Plusieurs figures hollywoodiennes (Jamie Foxx, Timothée Chalamet, John Cusack…) se sont jointes aux anonymes qui ont battu le pavé, de part et d’autre des Etats-Unis.

Lire l’entretien : La Rumeur : « L’affaire George Floyd est un miroir tendu par les Etats-Unis »

Cependant, c’est de l’industrie musicale, particulièrement sensible aux dérapages policiers, que sont parvenues les clameurs les plus sonores. Les pop stars Ariana Grande, Chance the Rapper ou Miguel ont figuré dans les cortèges de manifestants. Sur les réseaux sociaux, les voix les plus porteuses du music business ont laissé éclater leur colère : « Si j’entends encore une personne blanche dire “Toutes les vies comptent”, je vais péter un câble », s’est exclamée la chanteuse Billie Eilish sur Instagram, pour critiquer les détournements du slogan « Black Lives Matter » (« les vies noires comptent »).

Carré noir et pétition

Mardi 2 juin – rebaptisé « Blackout Tuesday » –, l’ensemble de la filière musicale s’est mise à l’arrêt, petites et grosses structures incitant à la « réflexion » et à la « solidarité ». Le même jour, sur les réseaux sociaux, les principales vedettes affichaient, qui un carré noir, qui des liens vers diverses associations. Poids lourd du hip-hop, Jay-Z a téléphoné au gouverneur du Minnesota pour que soient durcies les sanctions contre les policiers fautifs, avant d’acheter une pleine page de publicité dans plusieurs quotidiens américains reproduisant un discours de Martin Luther King.

Dans le même esprit, une pétition, signée par Lizzo, The Weeknd ou John Legend, a appelé à diminuer le budget de la police, au profit de la santé ou de l’éducation. A contre-courant, Krist Novoselic s’est indigné de la multiplication des pillages ; mais face à l’émoi suscité par son ode à « la loi » et à « l’ordre », l’ex-bassiste de Nirvana a dû restreindre l’accès à sa page Facebook. Autrement rassembleur, Bruce Springsteen a ouvert son émission de radio par sa chanson American Skin (41 Shots), écrite en 2000 en réaction à la mort d’Amadou Diallo, victime d’une bavure raciste : « Cette chanson dure près de huit minutes, a précisé le rockeur. Le temps qu’il a fallu pour que meure George Floyd. »

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