Après la démission du gouvernement, le Liban plongé dans l’incertitude politique

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Le premier ministre libanais, Hassan Diab (à droite) et le président Michel Aoun, lundi 10 août, au palais présidentiel de Baabda, dans le sud-est de Beyrouth.

La décision était devenue inéluctable, après la démission de plusieurs ministres. Seulement six mois après son investiture, le chef du gouvernement libanais, Hassan Diab, a jeté l’éponge, lundi 10 août, une semaine après l’explosion meurtrière au port de Beyrouth, qui a fait au moins 160 morts et plus de 6 000 blessés. La démission de l’exécutif était réclamée par les manifestants qui s’étaient rassemblés samedi 8 et dimanche 9 août dans le centre de Beyrouth. Elle ouvre la voie à une période incertaine, dans un pays qui doit faire face à la grave crise humanitaire causée par la déflagration et à une dégringolade sociale et financière, en plus de la crise sanitaire due au coronavirus.

Dans son intervention d’une dizaine de minutes prononcée d’un ton grave, le premier ministre a refusé de faire endosser la responsabilité de la catastrophe à son gouvernement. Il a mis en cause la « corruption institutionnalisée » qui a conduit à l’explosion meurtrière. L’enquête en cours doit déterminer les responsabilités dans le stockage de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth depuis six ans. Le gouvernement aurait été informé fin juillet de sa dangerosité, tout comme le président Michel Aoun, qui l’a reconnu devant la presse, vendredi 7 août.

La démission n’était pas le choix initial du premier ministre. Il s’était dit favorable, samedi 8, à l’organisation d’élections législatives anticipées. Il a dû faire face dès le lendemain à de premières démissions de membres de son cabinet, justifiant leur geste par la magnitude de la catastrophe. Celle du ministre des finances, Ghazi Wasni, considéré comme un ministre « choisi » par le président du Parlement, Nabih Berri, a sonné le tocsin. Les relations étaient houleuses entre Hassan Diab et le président de la Chambre, ténor de la vie politique au centre des accusations de corruption. Les intentions de M. Berri ne sont pas encore claires : « parrain » du gouvernement avec le Hezbollah et le camp du président Michel Aoun, il maintient aussi des canaux de négociations avec d’autres leaders influents comme le chef druze Walid Joumblatt.

« Tous contre nous »

Dans un aveu d’impuissance teinté d’amertume, le premier ministre a dénoncé une « bataille inégale » à laquelle a fait face son équipe tout au long de son mandat. Le programme de réformes qu’il avait promis de concrétiser n’a pas été tenu, comme la lutte contre la corruption et la réforme de la justice. Ces reculades avaient entamé sa crédibilité. « Nous étions seuls et ils étaient tous contre nous », a-t-il dénoncé, sans donner de noms mais tirant, comme à son habitude, à boulets rouges contre l’ensemble des responsables politiques. Avant de répéter trois fois : « Que Dieu protège le Liban ! »

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