Après la démission d’Evo Morales et de nouvelles violences, la Bolivie dans l’incertitude

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Au lendemain des pillages, affrontements et incendies criminels qui ont secoué plusieurs quartiers de La Paz, la capitale administrative de la Bolivie était plongée, lundi 11 novembre, dans l’incertitude, sans dirigeant après la démission du président Evo Morales, et confrontée à de nouvelles violences.

  • Une élection présidentielle avant le 22 janvier

Jeanine Añez, vice-présidente du Sénat et membre du parti d’opposition Unidad democratica, n’a pas caché son émotion en appelant à la fin des violences.
Jeanine Añez, vice-présidente du Sénat et membre du parti d’opposition Unidad democratica, n’a pas caché son émotion en appelant à la fin des violences. LUISA GONZALEZ / REUTERS

La deuxième vice-présidente du Sénat bolivien, l’opposante Jeanine Añez, appelée en vertu de la Constitution à succéder au poste de chef de l’Etat à Evo Morales après sa démission, a annoncé la prochaine convocation d’une élection présidentielle afin que « le 22 janvier nous ayons un président élu ». « Nous allons convoquer des élections avec des personnalités qualifiées qui vont conduire le processus électoral afin de refléter ce que veulent tous les Boliviens », a-t-elle déclaré à son arrivée au Parlement.

Les successeurs prévus par la Constitution en cas de départ du président ont en effet tous démissionné avec lui : le vice-président Alvaro Garcia, la présidente et le vice-président du Sénat et le président de la Chambre des députés.

Cette sénatrice de 52 ans, membre du parti d’opposition Unidad democratica, n’a pas caché son émotion en appelant à la fin des violences : « Vous allez m’excuser, mais je suis émue (…). Je vous demande, pour l’amour de Dieu de mettre fin à cette violence. Nous voulons seulement la démocratie, nous voulons seulement la liberté. »

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Des partisans d’Evo Morales affrontent la police.
Des partisans d’Evo Morales affrontent la police. Juan Karita / AP

Aux abords du palais présidentiel, dans le centre de la capitale, des rues étaient encore bloquées par des barricades placées par des manifestants partisans de l’opposition, en majorité des jeunes et de nombreuses femmes.

Depuis la mi-journée, les forces de l’ordre se redéployaient progressivement, faisant usage de gaz lacrymogènes à El Alto, une localité proche de la capitale et bastion d’Evo Morales, pour disperser des groupes de manifestants encagoulés et armés de bâtons. Des affrontements se poursuivaient dans l’après-midi dans cette ville.

« Nous avons coupé la tête du serpent [Morales], mais le corps continue de bouger », lance un policier à des journalistes. Le visage recouvert d’une cagoule, il annonce que la police « va arrêter les responsables des violences ».

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Après une journée de dimanche riche en rebondissements et une nuit de violences, des habitants de La Paz ne cachent pas leurs inquiétudes. La nuit a été courte pour les habitants de la capitale, qui ont découvert à leur réveil l’étendue des dégâts nocturnes.

Dans la foulée de l’annonce de la démission du président socialiste, au pouvoir depuis 2006, les rues de la ville, siège des pouvoirs administratifs et politiques, ont été livrées à des groupes de casseurs. Plus de police, qui s’était déclarée en mutinerie contre Evo Morales et restait enfermée dans ses casernes, et plus d’armée, qui venait de lâcher le chef de l’Etat.

A El Alto, de nombreux autobus ont été incendiés, ainsi que les domiciles de plusieurs personnalités. Les carcasses des véhicules calcinés ont été transférées dans un centre d’entretien, a constaté l’Agence France-presse.

Le dirigeant d’un collectif de citoyens, Waldo Albarracin, qui a œuvré en faveur de la démission de M. Morales, a déclaré que sa maison avait été incendiée et détruite par « une foule » de membres du Mouvement vers le socialisme (MAS), le parti du président démissionnaire. M. Albarracin, recteur de l’université d’Etat de La Paz, a diffusé sur son compte Twitter une vidéo de sa résidence en flammes.

Une présentatrice de la chaîne Television universitaria, Casimira Lema, a elle aussi déclaré que sa maison avait été incendiée. Plusieurs commerces ont également été ciblés et pillés dans la nuit. Des tags contre le président Morales, tels que « Evo sans peuple » ou « Evo dictateur », ont surgi sur des murs.

Au lendemain de cette nuit de violences, les transports en communs sont très limités. Les 10 lignes du téléphérique qui sillonnent la ville par les airs ont été interrompues, faute de garanties suffisantes pour les installations, a annoncé l’entreprise dans un communiqué.

Près du guichet automatique d’une banque, un groupe de personnes attend avec anxiété de pouvoir retirer de l’argent. « Tout augmente, les prix [des aliments] ont été multipliés par trois », annonce Esperanza, une économiste de 56 ans, qui attend son tour.

  • Trump applaudit, le Mexique accorde l’asile à Evo Morales

Affrontements entre partisans de M. Morales et policiers à la Paz.
Affrontements entre partisans de M. Morales et policiers à la Paz. CARLOS GARCIA RAWLINS / REUTERS

Donald Trump, le président américain, s’est félicité de la démission forcée de M. Morales, y voyant « un signal fort » pour ce qu’il juge être des « régimes illégitimes » en Amérique latine et saluant la décision de l’armée de lâcher le dirigeant socialiste. « Les Etats-Unis saluent le peuple bolivien pour avoir demandé la liberté et l’armée bolivienne pour avoir respecté son serment de protéger non un seul individu, mais la Constitution de la Bolivie », a déclaré M. Trump. Washington a par ailleurs dénoncé l’occupation de l’ambassade du Venezuela en Bolivie par des opposants à M. Morales, fidèle allié de Caracas, demandant le respect de la souveraineté vénézuélienne.

De son côté, le Mexique a décidé d’accorder l’asile politique à M. Morales, estimant que « sa vie et son intégrité physique sont menacées ». Le chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard, a précisé que son gouvernement avait été sollicité par M. Morales lui-même. « Il nous a demandé verbalement et de façon formelle de lui accorder l’asile politique dans notre pays », a-t-il dit. Alliés traditionnels de l’ancien chef d’état socialiste, les gouvernements cubain et vénézuélien ont également condamné « un coup d’Etat » en Bolivie.



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