Après l’« acqua alta » de mardi, l’Italie décrète l’état d’urgence à Venise

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Les dégâts sont d’ores et déjà chiffrés à « des centaines de millions d’euros », a annoncé le premier ministre, Giuseppe Conte.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 21h44

Temps de Lecture 2 min.

Sur la place Saint-Marc de Venise, le 14 novembre.
Sur la place Saint-Marc de Venise, le 14 novembre. FILIPPO MONTEFORTE / AFP

Le gouvernement italien a décrété, jeudi 14 novembre, l’état d’urgence pour catastrophe naturelle à Venise. La ville a été dévastée deux jours plus tôt par la pire marée haute en cinquante-trois ans, l’eau ayant envahi les églises, commerces, musées et hôtels.

Après une réunion de crise à la préfecture, le premier ministre, Giuseppe Conte, a parcouru les canaux de la ville, pour réconforter les commerçants, nombreux à garder portes closes. Vingt millions d’euros vont être débloqués « pour les interventions les plus urgentes », a-t-il précisé.

Cette procédure, souvent utilisée dans une Italie régulièrement frappée par des catastrophes naturelles (séismes, éruptions volcaniques et glissements de terrain), dote l’exécutif de « pouvoirs et moyens exceptionnels ».

Les dégâts, d’ores et déjà chiffrés à « des centaines de millions d’euros », devront donner lieu à des évaluations précises, mais, en attendant, le décret permettra « immédiatement » de verser « 5 000 euros pour les particuliers et 20 000 euros pour les commerces », selon M. Conte.

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Un comité spécial sur Venise se réunira aussi le 26 novembre pour « discuter de la gestion générale des problèmes », dont un plan de contournement du centre historique pour les paquebots de croisière et le mégaprojet de digues censées protéger la lagune.

80 % de la cité lacustre submergés

Les responsables politiques affluent au chevet de la Sérénissime : l’ancien président du conseil Silvio Berlusconi y est allé jeudi, l’ex-ministre de l’intérieur de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini devrait s’y déplacer vendredi.

Comme la plupart des visiteurs, ils sont peu au fait du risque d’engloutissement que court la cité des Doges, bâtie sur 118 îles et îlots en majorité artificiels et sur pilotis. La ville s’est enfoncée de 30 cm dans la mer Adriatique en un siècle.

Pour le ministre de l’environnement, Sergio Costa, la fragilité de Venise s’est accrue en raison de la « tropicalisation » de la météo, avec d’intenses précipitations et de fortes rafales de vent, liée au réchauffement climatique. Les écologistes montrent aussi du doigt l’expansion du grand port industriel de Marghera, situé en face sur la terre ferme, et le défilé des bateaux de croisière géants.

L’acqua alta record de mardi a submergé 80 % de la cité lacustre, provoqué la mort d’un septuagénaire, renversé des gondoles et des vaporetti et entraîné plus de 400 interventions des pompiers.

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78 digues flottantes

De nombreux responsables, dont le maire de Venise, Luigi Brugnaro, ont appelé à mettre en service « au plus vite » le projet de digues MOSE (Moïse, en italien, acronyme de Module expérimental électromécanique). « Cet ouvrage d’ingénierie va finir par coûter six milliards d’euros, il faut le faire fonctionner », a estimé la ministre des infrastructures, Paola De Micheli.

Lancé en 2003 et retardé par des malfaçons et des enquêtes pour corruption, MOSE s’appuie sur 78 digues flottantes qui se relèvent et barrent l’accès à la lagune en cas de montée de l’Adriatique jusqu’à trois mètres de hauteur. De récents tests ont permis d’identifier des vibrations et de la rouille mais, selon M. Conte, il est « prêt à 93 % » et sera « achevé au printemps 2021 ».

Dans la séquence de marées actuelle, le dernier pic périlleux, d’1,45 mètre, est attendu pour vendredi vers 11 h 20, selon le centre de surveillance de la mairie. De fortes averses et du vent sont en outre annoncés sur toute la région.

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