Après Christchurch, les réseaux sociaux confrontés au succès des discours haineux et suprémacistes

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La diffusion en direct sur Facebook du massacre de cinquante personnes dans deux mosquées de Nouvelle-Zélande, et la circulation de nombreuses copies de la vidéo, a mis en lumière la facilité avec laquelle les messages néonazis peuvent circuler sur les plateformes du Web.

Par Michaël Szadkowski et Damien Leloup Publié aujourd’hui à 06h00

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SEVERIN MILLET

Vingt-neuf minutes. C’est le temps qu’il a fallu, vendredi 15 mars, avant qu’un utilisateur de Facebook n’appuie sur le bouton « Signaler » de la vidéo du terroriste d’extrême droite Brandon Tarrant. Ce dernier avait décidé de diffuser en direct sur le réseau social, grâce à une caméra connectée, l’attaque qu’il a menée contre deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande et au cours de laquelle il a tué cinquante personnes.

Quelques jours plus tard, la société fondée par Mark Zuckerberg a donné les chiffres du nombre de visionnage de cette vidéo ; elle a été vue « 200 fois pendant sa diffusion en direct » et près de 4 000 fois au total avant sa suppression. Le réseau social note que personne ne l’a « signalée » avant la fin du direct du massacre, qui a duré dix-sept minutes en tout.

Les faits sont là : Facebook est une plateforme où un terroriste peut diffuser le meurtre en direct de cinquante personnes pendant dix-sept minutes, sans en être empêché. Et ceci sans qu’aucun des centaines de « spectateurs » des faits (ces derniers ont vraisemblablement trouvé le lien vers cette vidéo sur le forum 8chan, connu pour son extrémisme) ne songe à avertir les équipes de modération.

Lire aussi Attentat de Christchurch : 8chan, vivier en ligne du terrorisme d’extrême droite

Suppressions à la chaîne de la vidéo de l’attentat

C’est ce qui motive, désormais, la pluie de critiques qui touche les réseaux sociaux occidentaux – principalement Facebook et Youtube – depuis cet attentat.

Les plateformes sont notamment accusées de n’avoir pas agi assez vite, ni efficacement pour empêcher la diffusion de ces images. Au point que des parlementaires américains ont à nouveau demandé à YouTube et Facebook qu’ils viennent s’exprimer devant les élus sur la manière dont ils ont géré ces contenus.

Depuis le massacre, l’axe de défense de YouTube (dans une interview au Washington Post) et de Facebook (dans un communiqué) s’est concentré sur les défis que représentait la modération de la vidéo, ou plutôt, du nombre industriel de copies ayant circulé après sa première diffusion. La demi-heure de présence sur Facebook du live de Brandon Tarrant a suffi à ce que d’autres utilisateurs la sauvegardent. Des milliers de personnes, au moins, ont ensuite cherché à la dupliquer, à la copier, à la reposter, dans sa totalité ou en partie, sur Facebook, Youtube, Twitter, et ailleurs sur Internet.

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