« Apprendre les techniques supérieures des barbares afin de mieux les contrôler »

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Tribune. Le 1er juin, trois jours après la déclaration du président Trump, est entrée en vigueur une interdiction d’entrée aux Etats-Unis des étudiants et chercheurs chinois qui travaillent pour le compte du gouvernement de Pékin.

Bien que le décret ne vise que les ressortissants de l’empire du Milieu, il n’y a pas lieu de parler d’un « China bashing » puisqu’il concerne à peine 3 000 chinois – alors que le campus américain en compte au moins 360 000 –, dont beaucoup sont issus de sept prestigieuses universités chinoises en sciences et technologies, particulièrement en aéronautique, communément appelées les « Sept fils de la défense nationale ».

Molles protestations

Un tel acte aurait pu susciter un tollé de l’antiracisme dont raffole le milieu universitaire américain. Sauf qu’en ces temps de coronavirus, l’image de la Chine sous la présidence de Xi Jinping est tellement dégradée – selon un sondage de Pew réalisé fin mars, les deux tiers des Américains en ont désormais un avis négatif – qu’il n’a provoqué que quelques molles protestations du camp démocrate, puisque la volonté de mieux sécuriser le campus s’inscrit dans une série de ripostes menées par la Maison Blanche pour contrer la future loi de sécurité que Pékin a imposée pour museler les opposants hongkongais.

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Il serait tentant d’y voir un repli sur soi de la première puissance mondiale, étant donné que la conviction de la supériorité du marché rime avec le transfert de technologies, exclusivement en sens unique en ce qui concerne la Chine et les Etats-Unis, depuis la mise en marche de la mondialisation. Or, il relèverait plus de la cécité que de la myopie de ceux qui transfèrent des technologies mais ignorent l’intention de ceux qui les reçoivent.

Grâce aux technologies qu’elle a achetées, ou parfois volées si l’on croit les accusations de Washington, la Chine a réussi, en l’espace de quarante ans, le défi de l’industrialisation que « les pays développés ont mis plusieurs centaines d’années à accomplir », comme l’avait fièrement proclamé en novembre 2018 Xi Jinping, doté depuis peu d’un mandat à vie.

La mondialisation heureuse applaudissait « le miracle chinois » qui sortait des millions de Chinois de la pauvreté, alors que d’autres murmurent que le peuple avec un portefeuille enrichi ne porterait pas forcement le mot « liberté » dans le cœur. Les technologies de l’ère numérique exportées par la démocratie ont contribué à la montée en puissance d’un « Etat Frankenstein » qui ne se contente plus de contrôler son propre peuple mais aussi cherche à contre-attaquer les démocraties elles-mêmes.

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